Ça, c'est vraiment toi... ça se sent...

...ça se sent que c'est toi. ♪♫
Et en même temps non.


Le film n'est évidemment pas parfait, il y a du bon et du moins bon (qui fait même grincer des dents pour beaucoup de gens, c'est aussi mon cas et le truc sur lequel on se retrouve touts visiblement). Rétrospectivement ma note de 6/10 est plus à comprendre dans une oscillation de 5/10 à 6/10. Parce que comme je l'ai dit il y a du bon et du moins bon. Du pénible. Qui me laisse indécis encore par moments. Le comble.


Reprenons calmement et démarrons la chronique.


En général je diffère les grosses sorties au profit des petits films qui jartent de la salle au bout d'une à deux semaine. Mais n'y tenant plus (j'adore le bouquin de King à la base), je me suis transporté mercredi soir dès sa sortie et dès que je le pouvais pour me retrouver dans une salle comble avec... une bonne partie de connards qui préféraient voir leurs portables plutôt que le film 80% du temps. Le public de jeunes modernes actuels qui n'en a un peu rien à foutre de la salle, du cinéma, du film... et qui ira voir sans distinction des films d'horreurs récents façon Conjuring, Insidious et autres Annabelle 5 the exorcism of the final possession productor's cut sans vraiment le voir, enfin bon passons parce que je m'énerve, je le sens là.


Il fallait bien que je sois confronté à ce genre de trucs un jour ou l'autre, va. :(


Celà n'a pas trop défrisé mon enthousiasme au final parce que plus encore que pour le téléfilm culte de 1990 de Tommy Lee Wallace, l'essence du bouquin de King s'en trouve assez fidèlement adapté. Faisons court, je vais évacuer les défauts du film vite fait en un mot : JUMPSCARES.


Plein de Jumpscares.


Trop de Jumpscares.


Ah bordel.


Dans mon film, il y a du jumpscares, dans mon bol, il y a des jumpscares, dans ma vie il y a des jumpscares, ayaiyaie, ouille ! (Jacques Du Tronc)


Certains peuvent être justifiés. Mais l'utilisation presque quasi-constante durant tout le film évite tout effet de surprise. De fait Muschietti n'est pas un cinéaste de l'horreur mais un conteur. Cela a son importance quand on se rappelait le côté esthétique de Mama, cela a aussi son importance ici (j'y reviens). Ici on a du jumpscare (et montée du son puis silence pour te faire "bouh" juste après) pour un peu tout et n'importe quoi. Une flaque là ? ATTENTION JUMPSCARE, TU VAS AVOIR PEUR. Une porte qui s'ouvre sur du noir ? ATTENTION JUMPSCARE, TU VAS AVOIR PEUR.


Misère de misère. Comment ruiner toute l'angoisse de ton film très vite. Si il y a trauma des gosses ici comparé au livre et au téléfilm, je vois pas trop où. D'ailleurs exit la structure en flashback du téléfilm et du roman. Encore que cela me gène pas trop même si du coup le film manque de sel (de mise en abîme et décalage ?).


Un autre truc qui m'a embêté perso c'est la propension du film à vouloir en faire trop.
C'est la maison de Neibolt Street qui ressemble à une attraction façon Le manoir hanté et ses 999 fantômes.
C'est le look de Grippe-sou (Pennywise) qui d'emblée fait plus terrifiant qu'autre chose. Ah c'est sûr que pour attirer un gamin et le faire rire (ce qui est la base du clown. Enfin, faire rire. L'attirer, là on frôle la pédophi.... non, non j'ai rien dit), on l'a dans l'os. Moi je vois ce clown pas loin de moi, je me casse direct hein. Et je crois que n'importe quel gosse ferait pareil. Le costume de Tim Curry dans le téléfilm fonctionnait parce que l'ambiguïté terrible de la créature (sous le rire, la mort) permettait constamment de jouer là dessus : un clown, presque basique, qu'on jurerait d'un cirque et dont les intentions nous sont à priori amicales. A priori, hein.
C'est le fils Bowers qui agît directement comme un psychopathe.
C'est n'importe quel adulte qui se transforme en monstre toxique latent (au point qu'on aurait plus peur d'eux que du clown, un comble !)... (mention spéciale à la scène malaise du pharmacien qui drague littéralement la jeune fille du groupe o_O)
C'est le flot de sang giclant parfois trop littéralement....
Le syndrôme du trop.
Toujours.


Je comprends aisément que ça en ait énervé beaucoup.
Mais j'ai un peu passé outre parce qu'il y a d'un autre côté des choses qui m'ont assez plu (et je pense que ça va probablement se calmer un peu dans la seconde partie).


Parce que le film a une beauté stylisée qui m'a réjouit directement.
Dans un film qui se veut horrifique, c'en est presque choquant que tout soit "beau". Tout suinte d'un travail très poussé sur les décors qui pour ma part, fait plaisir à voir (l'antre de "ça" où les mômes flottent tous, magnifique).


Un régal constant pour les yeux.
Oui, "ça partie 1" ne fait donc pas peur. Ce qu'on perd en moments flippants du téléfilm et surtout du roman de King on le gagne dans les relations entre les mômes. Et là putain, des vrais mômes, très bien écrits. Enfin ! Des personnages attachants et fidèles au livre de King ! Le club des losers en vrai était effectivement bien moins angélique et gentillet que dans les souvenirs me restant du téléfilm. Bref drôles, vulgaires, trashs comme ils étaient à l'écrit. Parlant déjà de cul sans trop savoir forcément comment ça fonctionne. J'avais presqu'envie d'applaudir à chaque "Ta gueule Richie !". On se serait crû dans du Amblin encore plus décomplexé. Si ça se trouve Spielberg produit en cachette pour se racheter d'avoir produit les bidules Transformers ? On notera d'ailleurs une pique sur les coupes mulets typiquement 80's assez réjouissante.


Bien sûr on ne peut pas tout mettre dans le film (il y a une scène incroyablement osée et disons-le géniale dans le bouquin de King qui ne passera jamais à l'écran, autant y faire son deuil directement, elle n'est ni dans le téléfilm --enfin je m'en souviens pas trop mais je doute qu'ils aient osés la mettre--, ni dans le film donc). Et si on perd des choses au passage (vu que l'on transpose les 50's aux 80's pour les adultes actuels) avec des peurs différentes (au revoir la momie), l'état d'esprit y est. On insiste pas trop sur Eddie et son inhalateur mais l'aspect "flippé des pathologies" y est. Tout comme la lâcheté de Stan. Bill le Bègue. Ritchie l'intello décalé (mon préféré déjà dans le roman avec Eddie). Ben le rondouillet, Mike et bien sûr Beverly.
Oui Beverly est belle, probablement trop pour une "ratée".
Et en même temps, rien à dire. Parce qu'on comprend parfaitement pourquoi les autres gamins du club des loosers l'aiment follement du coup.


Donc voilà. Du bon et du moins bon. Pour ma part j'ai été assez emporté. On verra ce qu'il en est avec la seconde partie et surtout comment tout ça vieillira dans le temps (probablement pas si bien je me doute). Bah de toutes façons vu l'époque actuelle, on aura jamais vraiment d'adaptation réussie (ou alors avec un budget extrêmement mince, ce qui ne convient pas forcément à une oeuvre aussi importante que "ça" justement) alors bon...

Nio_Lynes
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le 24 sept. 2017

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Nio_Lynes

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