J'ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle itération cinématographique de Grippe Sou. On a loué le côté à l'ancienne de la réalisation et c'est effectivement un point fort du film. Muschietti prend le temps de développer ses personnages et son ambiance, tout comme il le fait pour ses séquences horrifiques, évitant tant que possible de se contenter de jump scare : l'angoisse se veut ici cauchemardesque, sans résistance possible à l'attraction mortelle que constituent les attrapes-mômes du clown.
Mieux, ce dernier est véritablement traité comme un personnage à part entière, il a le droit d'être montré en pleine lumière (et non par flash comme c'est souvent le cas pour les boogeymen) sans pour autant perdre son aspect inquiétant ou rendre ridicule la situation. Il faut dire que sa mise en scène est excellente, que ce soit les effets horrifiques discrets (ses yeux qui merdent) ou non (la séquence où il danse) ou le jeu d'acteur de Bill Skarsgard.
Et puis globalement, quel plaisir d'avoir un fantastique qui parle, qui traite de l'état et de l'évolution psychologique des personnages (bon, là, c'est merci Stephen King). Tout au plus pourra-t-on regretter la présence atténuée de la sexualité (dans son irruption pubertaire) à l'écran mais c'est là concession compréhensible, tout comme l'acceptation qu'on ne peut développer les persos autant que dans un livre en 3 tomes. En l'état, les jeunes acteurs font vraiment le taf, l'adaptation de l'histoire aux 80's est bien négociée, et je signe tout de suite pour la chapitre 2.