Ça s'en va et Ça reviendra !

Adapter Stephen King au cinéma n'est pas chose facile. Parfois ça passe très bien (Christine , Misery , The Mist , ...) et parfois c'est la catastrophe (La Tour Sombre récemment et une centaine d'autres titres) , autant dire que cette nouvelle version du pavé culte qui a marqué les lecteurs était attendue. Je ne suis absolument pas fan du premier (télé)film, beaucoup trop cheap, j'éviterai les comparaisons.


Pour cette cuvée 2017 c'est Andres Muschietti qui s'y colle. Le réalisateur du sympathique Mama et apparemment fan de King s'en est plus que bien tiré ! Le nombre de pages du livre et sa narration alternant passé et présent ne l'ont pas aidé , il a donc décidé de couper l'oeuvre en 2 parties, la première se concentrant sur l'enfance du club des losers.


Justement, le point le plus important de Ça est son groupe de ratés, aux caractères très différents mais complémentaires et qui trouvent le courage d'affronter le mal absolu grâce à leur solidarité. Je n'ai rien à redire sur le jeu même de ces gosses, c'est l'écriture de leurs personnages qui pose problème. A part Bill, joué par un très bon Jaeden Lieberher parfait en leader du groupe, ils ont tous des défauts assez gênants.
Richie est bien trop vulgaire, loin du comique aux imitations foireuses que l'on connait. Là on est plus proche de Jean-Marie Bigard, faut aimer.
Beverly est toujours pauvre et rejetée par les autres filles de l'école mais on lui a en plus collé une (fausse) réputation de fille facile. Assez dérangeant quand on sait ce qui doit lui arriver.
Enfin Mike Hanlon est très en retrait et ne sert presque à rien dans le récit, si ce n'est à amener la rencontre avec Henry Bowers, dont la folie n'est pas assez progressive.
Mais l'alchimie du groupe est quand même présente, heureusement, sans ça c'était tout le film qui s'écroulait. Car comme dans le livre ces enfants semblent isolés face à la menace, les adultes étant (voulant être ?) aveugles face à ce qui détruit peu à peu Derry.


Muschietti nous livre un film de 2H15, bien plus long que la moyenne horrifique et tant mieux, cela lui permet de poser ses enjeux et de présenter un à un les personnages. Ils auront tous droit à leur rencontre solitaire face à Ça. Ces scènes s'enchaînent très vite, peut-être trop. On n'a pas le temps d'entrer dans la terreur absolue de la confrontation qu'on passe à un autre personnage. Regrettable car ces moments angoissants sont très bien réalisés, sans montage épileptique même si la musique a tendance à en faire des caisses pour souligner le fait que "accroche toi ça fait peur agrougroum".


Ça c'est avant tout l'histoire d'une bande de gamins perdus mais ils ne seraient rien sans cet antagoniste représentant le mal absolu. Beaucoup doutaient concernant le choix de Bill Skarsgard mais il est parfait ! Bien plus proche de la représentation que je me faisais de Grippe-sou que Tim Curry. Il est vrai qu'il est bien aidé par des effets spéciaux de qualité facilitant ses transformations monstrueuses mais son visage reflète parfaitement l’atrocité qui se cache au départ derrière le clown dansant.


Ca n'est pas le film d'horreur ultime que l'on nous vend mais c'est un bon film quand même, adaptant un matériau d'origine très dense d'une manière intelligente même si tout n'est pas parfait. Certaines scènes marqueront longtemps les esprits (La rencontre entre Ça et Georgie, le visionnage des diapositives, l'apocalyptique bataille de cailloux).


Vivement la suite !


(J'ai trouvé la VF très médiocre, à revoir en VO)

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le 7 sept. 2017

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AdamYauch

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