Hunebelle faisait déjà dans le film historique bondissant bien avant de rencontrer son Jeannot préféré. Outre une adaptation remarquée des trois mousquetaires, (avec Bourvil en inénarrable Planchet) il ne faut pas oublier ce Cadet Rousselle, entreprise putassière et méprisable qui cherche sans vergogne à piétiner les plates-bandes de Fanfan La Tulipe, mais sans l'amorce du moindre talent.


Bourvil est toujours là, heureusement, dans un éternel rôle de baladin lâche au grand coeur, mais le pauvre à fort à faire pour nous faire oublier que le héros du film est joué par un François Périer vieux et gras risible en jeune premier et absolument incapable de donner au film l’ampleur qui lui serait nécessaire pour faire oublier son trop glorieux modèle.


En plus d'être un remake qui ne dit pas son nom, le film use et abuse du nom de Cadet Rousselle pour le seul plaisir d’avoir un titre populaire et de faire trois blagues sur le chiffre trois étalées tout du long… C’est embarrassant d’ailleurs, parce qu’il y a trois donzelle et à la fin, il ne se débarrasse que d’une ce qui donne un peu l’impression d’un final bigame improbable et mal torché.


Avec ça, la fin est tout de même très proche des Mariés de l’An deux, comme quoi, même en pompant comme un sagouin tout ce qu’on peut on arrive tout de même à inspirer un peu les suivants avec les rares moments originaux du film…


Bon, sinon, la bonne nouvelle, c’est que quitte à piquer tout ce qu’ils ont pu à Fanfan, ils ont aussi piqué Noël Roquevert et c’est toujours un bonheur de voir Noël, même dans un naveton pareil…


Comme toujours, la période révolutionnaire est rendue avec toute la subtilité d’un téléfilm de propagande pour le bicentaire mais avec un peu d’avance… Bien entendu, les couleurs immondes obligatoires à ce genre de projet sont bien là, délavées comme il faut et servie par les cadrages idoines, chacun pourra donc y trouver son bonheur.


C’est dommage parce qu’un type qui part à l’aventure sur les routes de France à la fin du dix-huitième avec un baluchon au bout du bâton, moi, d’emblée, ça me semblait prometteur en chouettes scènes d’auberges et campagnes affriolantes…


A la place, j’étais tellement désespéré que j’ai presque regretté de ne pas avoir Jeannot en rôle principal, si, si, c’est possible, même en collants et nuque longue il ne pouvait pas être pire que Périer…

Créée

le 13 mai 2013

Critique lue 670 fois

7 j'aime

3 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 670 fois

7
3

D'autres avis sur Cadet Rousselle

Cadet Rousselle
Alligator
7

Critique de Cadet Rousselle par Alligator

André Hunebelle, spécialiste du film d'aventure du temps du cinéma de papa, comme on dit, signe là un film de cape et d'épée sans trop d'épée, mais pas mal de capes. Pour être honnête, on reluque...

le 22 nov. 2012

5 j'aime

Cadet Rousselle
JeanG55
8

Cadet Rousselle

Hunnebelle a réalisé "Cadet Rousselle" en 1954 après "les trois mousquetaires" (1953) et avant "le bossu" (1959). A cette époque, Il se tourne de plus en plus vers le film de cape et d'épée qui sera...

le 18 nov. 2020

3 j'aime

Cadet Rousselle
JanosValuska
2

Ni poutres ni chevrons.

Ma troisième tentative avec le cinéma naphtaliné d’André Hunebelle, spécialiste des productions cape et d’épée made in France. Cadet Rousselle s’inspire autant de la chanson populaire que du Fanfan...

le 15 avr. 2023

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

468 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

393 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131