Ce n’est aucunement le récit autobiographique de Calamity Jane mais bien celui d’une émancipation (Martha devient Calamity) tout droit sortie de l’imagination de Rémi Chayé, qui s’inspire de l’enfance de la pionnière de l’Ouest. Ça évoque de beaux souvenirs cinéphiles ces traversées étatsuniennes en carrioles. On pense beaucoup aux westerns de John Ford, évidemment, mais aussi à La dernière piste, de Kelly Reichardt, rien d’étonnant tant le regard y est féminin. Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, se jouera toutefois à hauteur d’enfant, un peu comme dans un Miyazaki. Une histoire de conquête de l’ouest et de ruée vers l’or, dans laquelle il s’agit de suivre un convoi de pionniers qui fait route vers l’Oregon, mais surtout de partager le quotidien de Martha Jane, adolescente intrépide et frondeuse, qui préfère les pantalons aux jupes, lancer le lasso plutôt que d’aller remplir les seaux à la rivière. Ses aventures – notamment dès qu’elle s’extraie du convoi – pleines de rythme, de rebondissements et dialogues décapants, n’ont rien à envier à certains blockbusters proposés par l’écurie Disney. Au contraire, il fait bon de voir une animation si délicate et riche, tout en couleurs et profondeurs, cousue avec passion sur un récit aussi ancestral que d’actualité. Et pour les enfants c’est une mine d’or, car on y entend la plus belle des insultes « Tête de bouse », qu’un cheval s’y prénomme Jambon et qu’en en sort en chantant fièrement « CALAAAAA… MITY JANE ». Très beau.

JanosValuska
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le 24 mai 2021

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