Les premières images du film m'ont fait peur, elles m'ont fait penser à Vidocq ! (et pourtant ce n'est pas la même caméra)
Voilà ! Maintenant que j'ai commencé par parler d'un truc dont tout le monde se branle, place au film.
Le film du coup ? Même s'il est loin d'être mauvais, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel (je commence par la conclusion, je vous épargne la peine de tout lire). Il m'intriguait pourtant, que ce soit grâce à son scénario ou grâce à Noémie Lvosky, que j'ai toujours aimé en tant qu'actrice et qui ne me semble pas être une mauvaise réalisatrice non plus. Camille redouble a confirmé cette impression d'ailleurs : elle a une pâte, ce n'est clairement pas une faiseuse à la con comme il en existe tant d'autre dans le milieu. Le choix des décors et des couleurs est intéressant : on se retrouve dans une sorte de retour dans les années 80, non pas fidèle à la réalité, mais qui tente le plus de se rapprocher des souvenirs du personnage principal. Sans trop de surprise, la photographie suit et le long-métrage est loin d'être moche.
Aussi, le film s'en tire tout aussi bien au niveau du choix de ses acteurs : Jean-Pierre Léaud qui joue un type complétement déphasé et Vincent Lacoste, avec qui Noémie Lvovsky a déjà joué dans les films de Riad Sattouf… Riad Sattouf qui fait d'ailleurs une brève apparition en début de film, accompagné d'une équipe technique… qui est réellement l'équipe technique du film (mettre au premiers plans des membres qui n'y sont habituellement pas, tout ça, tout ça).
Bon après, niveau scénar', j'ai trouvé le film bien plus faible. Le sujet me parlait pourtant, notamment le retour aux 16 ans, que ce soit pour les quelques (nombreux) regrets que j'ai vis-à-vis de cette période et autres événements que j'aimerais pouvoir modifier (parfois je me demande si je ne suis pas un peu masochiste sur les bords). Sauf qu'ici, le film a un propos faiblard et prévisible que l'on pourrait résumer à « il est impossible de vraiment changer le passé » : la seule chose que Camille arrive à modifier, à amoindrir, étant le regret de ne pas avoir pu annoncer à sa mère qu'elle était enceinte. J'ai beau être un fataliste absolu, j'aurais aimé me trouver face à mieux, face à un propos plus profond : que le film ne se contente pas de parler de la famille, de la bande de pote du lycée et du premier amour.
C'est marrant (j'ai une définition très personnelle de ce terme), moins d'une semaine après avoir vu ce film, j'ai vu l'épisode Walking Distance de la Quatrième Dimension, qui ressemble beaucoup au film dont il est question ici (sans parler de Peggy Sue s'est mariée, que je n'ai pas encore vu, mais qui est souvent comparé avec le film dont il est question ici), et l'épisode n'a beau durer qu'une grosse vingtaine de minutes, j'ai là aussi trouvé le propos faiblard, alors qu'il ne diffère pas tant que ça de celui de Camille redouble dans le fond… qui dure pourtant plus de quatre fois plus longtemps.
Puis bon, le coup du personnage qui met des plombes avant de comprendre qu'il était retourné dans le passé… franchement…
Pas un mauvais film en somme, j'ai même passé un bon moment devant Camille redouble, mais c'est le genre de film avec lequel, à la fin, je ne peux pas m'empêcher de dire « tout ça pour ça ? »