Ah Camping, Camping... Le reflet d'un type de comédies françaises des années 2000-2010: sujet populaire qui parle à tout le monde, casting payant (au sens propre du terme), dialogues beaufs et humour digne des pires blagues Google... Camping, c'était, souvenez-vous, l'une de ces comédies, qui en 2006, avait fait de Patrick Chirac le successeur du grand Jacques; la recette Camping est simplissime: on retransmet l'ambiance de la bouffée d'air estivale que se prennent chaque année les vacanciers et on y ajoute un élément perturbateur; Michel Saint-Josse dans le premeir opus, chirurgien esthétique plus habitué à Marbella qu'à la couillette et au pastaga; Jean-Pierre Savelli, cadre stressé et en plein break amoureux. Malgré le concentré de connerie que l'on voit à l'écran, nous, habitués du camping, nous marrons; c'est con mais c'est comme ça, et on peut rien y faire. Alors on est parti pour un troisième été qu'on pensait riche en clins d’œil au campeur, on se retrouve finalement avec ce que j’appellerais poliment "le film de trop". Camping 3, c'est l'arrivée de 3 jeunes dans la tante de Patrick Chirac, la star des Flots Bleus, le master du Shogun. C'est aussi une sauce qui ne prend plus, avec au centre une romance bidon entre deux jeunes qui ne s'aimeront que le temps d'un été; si ca vous semble triste, je vous rassure, on ne verse pas une larme. Remarquez on ne rit pas non plus des masses. Gatineau, désormais célibataire, se cherche sexuellement et suite à un passage dans la discothèque "le croque-monsieur", commence à draguer notre Chirac national. Le bide est total. Brasseur et Demongeot parviennent quelquefois à nous ramener dans l'atmosphère "camping" mais le piètre jeu d'acteur de Mister V et les crises racistes de Jugnot (entre autres) nous font vite comprendre l'ampleur du désastre Camping 3. Mais, comme une moule accrochée à son rocher, on termine le film, avec un "ouf" de soulagement mais aussi avec la pensée "c'était pas si catastrophique". Qu'on se le dise d'entrée, Camping 3 est un navet, un raté absolu qui vient de condamner une licence déjà essouflée; pourtant il peut nous arriver de rire, parce que Dubosc reste emblématique et fidèle à lui-même, parce que Lelouche nous fait esquisser quelques sourires, parce qu'on retrouve le camping, le shogun, et ça fait plaisir. Camping 3, trois sourires, 3 étoiles, mais c'est pas l’hôtel.

Jupitol
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le 30 avr. 2020

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