« Se mi victima... »

Devenue hélas une franchise au rabais en dépit de la classe incommensurable de son boogeyman, la saga Candyman se boucle en 1999 avec un triste DTV surfant sur le revival du slasher avec comme pitch le retour impromptu du croque-mitaine de Cabrini Green venu terroriser son arrière-arrière-petite-fille, une bimbo échevelée interprétée par l'ex-Playmate Donna D'Errico, aussi crédible en propriétaire de galerie d'art qu'en descendante blonde du monstre au crochet issu de la Nouvelle-Orléans.

Là où la première adaptation de Bernard Rose modifiait légèrement le contenu de la nouvelle imaginée par Clive Barker et l'étayait afin d'en retranscrire les couleurs du ghetto et l'inégalité des classes sociales défavorisées, le nouveau venu Turi Meyer (auteur d'un mini-film d'horreur passé inaperçu) préfère réaliser un remake pépère du premier volet, enlevant tout enjeu et rajoutant des meurtres façon slasher d'une rare inefficacité, transformant se troisième opus en un vulgaire téléfilm bourré de défauts immuables comprenant notamment une interprétation au rabais, des meurtres cheap avec concours de grimaces pour les victimes, une ambiance de train-fantôme et une mise en scène multipliant les faux-raccords.

Délocalisée à Los Angeles pendant le Jour des Morts du titre, l'intrigue n'apportera malheureusement rien de plus à la saga et essaie même de reprendre le concept du premier film en confrontant les seconds rôles à des parodies d'enquêteurs racistes, histoire de bien faire comprendre que ces pauvres latinos ne sont finalement pas tous des criminels aux croyances arriérées. Difficilement regardable, cet épisode de trop s'avère plus proche du nanar sous certains aspects que du navet honteux que même ce pauvre Tony Todd, apathique au possible, ne pourra sauver de la médiocrité.