Blanc comme neige.
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le 11 févr. 2016
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Lire en musique, soundtrack de Gone Baby Gone
Captives, starring Ryan Reynolds -qui est décidément un acteur que j'adore - dans le rôle du père de famille éploré, c'est l'histoire d'un Gone Baby Gone en devenir qui se prend les pieds dans le paillasson et se mange la porte d'entrée sans parvenir à pénétrer le cercle des bons films.
A la fin de la séance, le seul mot qui me vient à l'esprit c'est "dommage". Dommage tant j'aurais voulu apprécier un film à l'ambiance glaciale si bien mise en scène, que ce soit par le manteau neigeux qui semble perpétuellement recouvrir le territoire, par le bunker si froid dans lequel est emprisonné la jeune Cass ou par ces plans accentuant la solitude d'une mère qui pleure et hurle dans des chambres vides où le ravisseur se plaît à laisser des petites traces de sa fille. Une mère abandonnée à elle même, brisée, incapable de se reconstruire tandis que Matthew bat la campagne depuis huit ans, collant inlassablement des affiches dans son pick-up transformé en mausolée à la mémoire de son enfant disparue.
C'est l'histoire d'un film au casting intéressant et compétent, que ce soit mon Reynoldsounet en papa poule à barbe de bûcheron, père aimant rongé par la culpabilité suite à la disparition de sa fille, Mireille Enos confondante en mère éplorée qui ne peut pardonner à son mari son inattention ou bien Kevin Durand en ravisseur dérangé, un poil caricatural toutefois. Un peu plus passe-partout, signalons quand même la présence de Rosario Dawson (adorable dans chacun de ses films <3 ) et Scott Speedman, incarnant les inspecteurs chargés de l'enquête qui seront aussi tourmentés que les parents par la disparition de la fillette.
Et pourtant, malgré toutes ses qualités, il manque à Captives une intensité, une étincelle de folie qui mette le feu aux poudres. Ici, l'ensemble de la production semble bien trop plat. Seule la dernière demi-heure parviens enfin péniblement à provoquer une réaction chez le spectateur qui viens de passer une heure à se demander quand est-ce que le film commencerait.
Autre point noir, la narration, brouillonne et confuse. L'idée de varier les époques, permettant ainsi d'exposer le point de vue de la victime et celui des parents à différents moments (puisque la capture dure 8 ans), n'est pas mauvaise en soi. Mais le passage d'une time-line à une autre est souvent trop abrupt et mal signalé, laissant le spectateur déboussolé. Pourtant, il aurait été simple de signaler un changement de temps par un visuel plus appuyé (Ryan Reynolds avec/sans barbe, changement de coiffure, vieillissement des acteurs plus visible).
Un film intéressant qui rate le coche, ça fait toujours de la peine. Surtout que Atom Egoyan partait avec les meilleures intentions du monde, soignant sa mise en scène et dirigeant ses acteurs avec un certain brio. Mais le rythme est bien trop lent, desservi par une narration alambiquée. Ne parvenant jamais à créer la tension, à monter les blancs en neige pour employer une métaphore culinaire, son film retombe comme un vieux soufflé malgré une dernière demi-heure bien mieux rythmée. Dommage...
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Créée
le 24 avr. 2015
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