Intéressante, cette affaire. Le film l'est aussi.


L'auteur bénéficie d'une très bonne histoire mais a le talent de ne pas la gâcher, de jouer avec les incertitudes. La manière de procéder est parfois un peu répétitive (on montre un point de vue puis un autre disant l'exact contraire) ne laissant ainsi que peu de place à la réflexion pour le spectateur mais au moins ça se suit bien, sans devoir trop réfléchir.


En plus d'une bonne histoire, le réalisateur a la chance que ses sujets se soient filmés toute leur vie : par conséquent, il a à sa disposition un nombre important de vidéos, d'archives, il n'a alors plus qu'à interviewer correctement ses sujets ; ceux-ci sont d'ailleurs très généreux, n'ont pas peur de dire des choses parfois bizarres, contradictoires...


Ce qui est bien, c'est qu'on nous montre que rien n'est clair dans une affaire criminelle, que les témoignages peuvent toujours se contredire. Cela m'a fait penser à "12 angry men". On reste donc sur un certain doute. Mais ce que j'ai préféré, c'est qu'on nous montre que quelqu'un de 'méchant' n'est pas constamment méchant, nous avons tous, les serial killers y compris, plusieurs facettes, la méchanceté n'est pas une aptitude particulière, c'est juste que l'on fait tous des choses, que certaines sont contraires à la loi, d'autres non...


J'ai aussi repensé à "The night of" et à "Making a murderer" : ces deux séries, la première de fiction et la seconde documentaire, parlent à peu près de la même chose mais en prenant beaucoup trop de temps. L'auteur a ici l'intelligence de ne pas étirer inutilement son intrigue, déjà comme ça on y décèle quelques répétitions. "The night of" et "Making a murderer" étaient très chiants à regarder, les auteurs jouaient trop avec cette incertitude comme un moyen de relancer l'attention plutôt que comme un vrai thème à explorer comme c'est le cas ici.


Bref, ce documentaire est intéressant pour son sujet, présente des images intéressantes, des personnages intéressants, des situations intéressantes.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 2 nov. 2016

Critique lue 610 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 610 fois

4

D'autres avis sur Capturing the Friedmans

Capturing the Friedmans
takeshi29
9

Fascinant et dérangeant

Certainement l'un des documentaires les plus fascinants et les plus dérangeants de ces dix dernières années. Bien sûr le terreau est là pour capturer le spectateur mais c'est avant tout la...

le 3 oct. 2011

9 j'aime

Capturing the Friedmans
Colqhoun
8

Critique de Capturing the Friedmans par Colqhoun

C'est l'histoire de Arnold Friedman, père de famille, professeur d'informatique respecté et bien en vue, qui un jour se fait arrêter, avec Jesse son fils cadet, parce qu'ils sont accusés de posséder...

le 25 oct. 2010

6 j'aime

Capturing the Friedmans
freddyK
7

Sexe Mensonges et Vidéos

Capturing the Friedmans est un étonnant et perturbant film documentaire réalisé par Andrew Jarecki et primé dans de nombreux festivals. Le film raconte le parcours d'une famille "modèle" juive de la...

le 8 nov. 2021

5 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55