Après avoir laissé ceux qu'on arriverait presque à considérer comme nos copains dans le meilleur film de la trilogie, on ne pouvait qu’espérer les revoir en bonne forme.
Pourtant près de 10 ans ont passés, et Klapish semble avoir perdu ce qui semblait de l'ordre d'un mécanisme bien huilé, quasi instinctif dans les premiers épisodes. Le style est rouillé, l'ensemble un peu bancal et les codes des premiers épisodes sont ici utilisés comme une sorte de moyen forcé de se rattraper ; Klapish les utilise sans en être convaincu, mais en semblant penser qu'ils seront le seul moyen de faire ressembler ce film aux précédents.
Car ce Casse-tête chinois est nettement différent des autres.
Déjà parce qu'il n'est plus drôle. Certes, certaines situations prêtent à rire, la connivence entre les comédiens est appréciable. Mais le sujet n'est plus drôle. Est-ce peut être parce que l'âge ne prête plus à rire, parce que séparé et avec des enfants on ne rit plus comme quand rien n'avait d'importance. Ici les personnages sont tout autant immatures qu'avant. Mais il n'ont plus ni 20, ni 30 mais bien 40 ans. C'est parfois énervant, on se retrouve moins en eux.
C'est là le gros problème du film. On les aime toujours autant, mais on a l'impression que l'épisode 3 de cette série autour du monde, en plus d'être moins carnet de voyage jubilatoire que les autres en étant plus une photographie figée et forcée de New York, est en fait un ajout pour clore une série qui se finissait de manière si belle dans le 2.
Ici l'histoire piétine, se cherche pour aboutir à cette fin en demie teinte qui montre un tout un chacun revenu au début, mais étrangement content. C'est décevant.
Mais l'ensemble, même s'il manque d'un rythme prononcé, reste très plaisant au visionnage. On ne cache pas un certain plaisir à retrouver toute cette petite bande, à voir ce qu'ils sont devenus, à découvrir de nouveaux personnages touchants et à retrouver des situations cocasses qui prêtent autant à rire qu'à stresser (comme la fameuse scène où tous les personnages se retrouvent, autour d'un mensonge organisé, dans l'appartement du héros alors que sonne la police de l'immigration...).


Ces personnages auraient sûrement mérité un meilleur mot de fin. Mais le film tient tout de même la route.

Charles Dubois

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