Parfois, des cartons se produisent sans crier gare et quand il s'agit d'un film comme Cendrillon 2: Une vie de princesse, on est en droit de se poser des questions quant au fonctionnement et l'équilibre de notre monde (si, si).
Sorti directement en vidéo en 2002 quelques mois après Peter Pan 2: Retour au Pays Imaginaire, cette suite du célèbre Grand Classique a très largement dépassé les estimations les plus folles cumulant 120 millions de $ dans le monde rien que pour sa première édition en VHS.


Que s'est-il passé? Cendrillon a-t-elle toujours été en secret le chouchou du public ou les parents sont-ils juste assez idiots pour n'avoir que ça à proposer à leurs gosses?
Les deux hypothèses sont valables mais je suis surpris que ça soit CE direct-en-vidéo qui ait plus cartonné que le reste, Cendrillon n'étant pas la première Princesse Disney à avoir eu droit à une deuxième aventure et n'étant pas l'héroïne dont raffole le plus le public.


Encore plus étrange car le film ne dispose pas d'une seule histoire s'étalant sur 70 minutes, il se coupe en 3 chapitres comme si on regardait une compilation d'épisodes d'une série Cendrillon qui n'a jamais vu le jour (rappelant les douloureux souvenirs du Monde Magique de la Belle et la Bête).
Et pourtant, ce n'est pas le cas. Le film a été pensé dès le départ comme une suite mais il faut croire que DisneyToon Studios avaient compris qu'il n'y avait rien de plus à raconter sur le personnage. Mais eh, il faut bien vivre.


Le premier chapitre se centre sur Cendrillon, tout juste revenue de son voyage de noces, qui doit apprendre le protocole du palais et l'appliquer à la lettre. Seulement voilà, elle n'y arrive pas et perd espoir mais grâce à tous ses amis elle arrivera à relever ce défi et prouver qu'elle vaut mieux que.. non je déconne. Sa seule solution sera de briser les règles établies à la Cour et d'imposer le mode de vie qui lui convient. En temps normal, on l'aurait renvoyé chez sa belle-mère à grands coups de pied dans le cul mais on est dans un conte de fée donc tout le monde la soutient, Youpi.


Le deuxième chapitre décide d'être encore plus crétin en montrant Jaq vivre une petite crise existentielle. Ce dernier pense qu'il serait plus utile à Cendrillon sous forme humaine au lieu de n'être qu'une vulgaire souris. La Marraine la bonne fée (qui visiblement apparaît quand n'importe qui est en détresse, tout le royaume doit être au courant de son existence non?) le transforme donc en humain pour qu'il apprenne qu'il n'a pas à renier ce qu'il est. Ce n'est pas drôle, c'est ennuyant, et j'ai lâché prise en voyant la fête foraine installée près du Château.


Le troisième chapitre met fin à notre calvaire mais afflige encore plus son public. Anastasie tombe amoureuse d'un boulanger en ville mais sa mère (désormais doublée par une autre comédienne avec une voix tellement enrouée qu'on jurerait qu'elle a enregistré ses dialogues avec un balais dans le derrière) refuse un quelconque mariage entre deux classes opposées. Mais Cendrillon va prendre pitié pour Anastasie (qui je le rappelle, l'a humiliée, torturée et réduite en esclavage pendant des années mais apparemment ça ne gêne personne dans ce film) et l'aider à accomplir son rêve dont on se fout royalement et qui nous embête encore plus que les deux autres histoires.


Bref, tout ça ne vole pas très haut. L'animation est en plus très mauvaise livrant durant tout le long-métrage des couleurs grossières et des décors peu inspirés. On est loin de la qualité du premier film. Et que dire de la bande-originale insipide dont chaque chanson sera interprété en voix-off et dont le tube de fin sera chanté par Lorie. Que ça soit dans la forme ou dans le fond, Cendrillon 2 échoue sur tous les points. Mais je lui accorde une chose, la romance entre Pom-Pom, personnage inédit, et Lucifer est marrante car.. c'est Lucifer. On fait n'importe quoi avec lui, ça marchera!


Mais ce n'est pas une excuse pour justifier la platitude de l'ensemble, et encore moins l'inutilité totale de cette suite. Le succès de Cendrillon 2: Une vie de princesse ne doit être vu que comme une conséquence du Troisième Âge Noir de Disney Animation. On triple le nombre de productions en ne privilégiant plus la créativité et les jeunes ne demandent que ça.
Après, il ne faut pas non plus que j'exagère, les petites filles devraient passer un bon moment devant ce deuxième volet mais pour le reste, on l'évitera volontiers et on se reverra de préférence le Classique original.

Walter-Mouse
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le 7 juil. 2016

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Walter-Mouse

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