Les parapluies percés de Beaubourg

Je détestais les opérettes dont ma mère m'infligeait l'écoute durant mon enfance genre "Cloches de Corneville" ou autres Luis Mariano ! Me faire ça à moi, futur admirateur des yéyés ! Et encore moins les opéras nasillards des vieux 78 tours crachotant et pleurant au fur et à mesure que le ressort mécanique du moteur n'avait plus la force de faire tourner le plateau avec le disque dessus... C'était pire quand l'aiguille était usée où le disque rayé, qui vous faisait du "replay" du dernier sillon avant de le répéter à l'infini assorti d'un cloc-cloc... De cette date remonte aussi ma haine pour la Castafiore dans Tintin qui n'aurait pas dû rire de se voir si moche en son miroir...
C'est vous dire si je déteste de longue date toute forme de comédies musicales qui ajoutent de la vidéo à l'audio, pas toujours bonne Et à quel point je hais "les parapluies de Cherbourg" et Michel Legrand (paix à ses cendres...) qui m'ont pompé les oreilles encore plus cruellement que les walkman de notre époque ! Seule "West Side Story" trouva grâce à mes yeux (et mes oreilles) ! Les chansons étaient moins tartes... Moi c'était plutôt "I'm crying in the Rain"...
Mais on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre, et la crémière... Alors, je vous explique : ou bien le scénario est au détriment de la musique ou bien c'est l'inverse. Les deux ensembles ne peuvent atteindre la perfection : l'un va être meilleur qu l'autre ! Alors c'est pire si on ajoute à ces écueils l'image : ou bien le scénario est meilleur que la musique et l'image, ou bien l'image est meilleure que la musique qui est meilleure que le scénario, vous suivez toujours ? ou bien...
Bref, j'arrête là car je pense que vous m'avez compris : ça fait au moins huit risques d'être déçus ! Et même plus si on met dans la balance les danseurs, les chanteurs et les réalisateurs.
Un vrai casse-tête je vous dis : alors ne mélangeons pas les genres !
C'est pour ça que je réitère mon conseil : beaucoup investissent une petite fortune pour acheter un TV ultraplat de grandes dimensions avec des Leds ultra-performantes avec 4 K et autres trucs tendance. Au point que vous pouvez compter les tâches de rousseur de Marlène Jobert dans "Alexandre le Bienheureux" !
Par contre côté son, votre écran est auditivement moins bon qu'un bon vieux Teppaz des sixties, dont le haut parleur avait 21 cm de diamètre, et cinq fois plus épais que la télé... Le son a besoin d'espace : c'est une loi physique... Rognez donc un peu sur les dimensions de l'écran et réinvestissez la différence de coûts en acquérant une plateforme acoustique comme une Bose par exemple ! Vous allez redécouvrir vos films et prendre un plaisir nouveau à écouter les variétés chantées ! Attention : ne pas confondre avec un système type "home-theater" qui n'a rien à voir... Bon son, mmais c'est bien sûr !
la trois (RTBF) le 27.03.2019