C'est un film courageux, honnête et qui rentre dans le lard à plus d'un titre.
En soit l'histoire de Pauline, (Emilie Dequenne), infirmière à domicile réputée dans sa commune qui va être embrigadée par un parti d’extrême droite pour être leur candidate aux municipales. Le film suit son parcours ainsi que celui de son entourage tout du long et l'évolution de ses sentiments envers cette situation.
En partant d'un récit classique par le biais de son héroïne, Lucas Belvaux, livre un thriller tendu, très bien joué par tous, (Dequenne, Dussolier, Guix, Jacob, Marivin... tous excellents) et surtout un constat social réaliste sur la crédulité et les doutes. Les municipales et les événements évoqués sont le reflet de la période pré-élection qui s'est passé et ce passe en ce moment même. Le parti décrit est une métaphore réel du FN servis par Catherine Jacob en sosie de Marine Le Pen.

Le courage est dans la description de ce parti extrémiste et l'analyse du Front national. Frontal, au premier degré, en intégrant ces aspects:
- Les rapports entre le parti et les skinheads
- Le fait que les dirigeants de ce parti assènent qu'ils sont le parti du peuple, qu'ils ont changé sur leurs idées extrêmes, (alors que non évidemment...) et se voient soi disant comme une alternative aux précédentes déceptions politiques de la droite et de la gauche.
L'honnêteté est dans l'analyse sociétal que décrit Lucas Belvaux sans jamais tomber dans la caricature mais en faisant un vrai thriller de cinéma. Cela passe par des personnages et des enjeux archétypaux mais qui sont encrés dans notre réel, très d'actualité pour certains.
On retrouve cet aspect dans la description de la crédulité du personnage d'Emilie Dequenne. Qui s'engage dans cette action en croyant changé certaines inégalités. Au vu de son quotidien des problèmes de ses patients, elle pense agir en bien en faisant confiance au groupe sans penser un moment au programme politique. Cette honnêteté se retrouve dans les réactions des habitants de la commune et le contrepoint qu'ils apportent à la situation décrite. Belvaux filme la France dans son ensemble et c'est très réussi.
Bien que le film contienne quelques raccourcis mal venu, c'est une oeuvre frontal, clair, limpide et surtout engagé.
En soit se sont des thématiques et des enjeux que l'on connait par le biais de reportages, de l'information... Les intégrés ainsi au cœur d'une récit cinématographique de manière frontale sans digressions est une très bonne idée et contribue grandement au film.
Une oeuvre engagée à soutenir...

gc-thornhild-85
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le 25 févr. 2017

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