Cédric Jimenez ne nous avait pas habitués à la plus grande finesse, que ce soit dans sa réalisation, ses dialogues ou sa direction d’acteurs. Mais avec BAC Nord ou Novembre, on se rattrapait sur le rythme, le réalisme (surtout pour Novembre) et on n’essayait pas de susciter de l’empathie pour des personnages purement fonctionnels.
Dans Chien 51, c’est le pire des travers du metteur en scène qui ressortent, cette fois-ci sans diversion. La volonté de Jimenez de singer le cinéma grand public américain est outrancière, des plans de course poursuite à la Michael Bay à la fascination pour les gros flingues et les gros SUV noirs.
Les personnages n’ont aucun relief, rien de nouveau de ce côté, sauf qu’ici on passe une bonne partie du film à se farcir des scènes supposément déchirantes, on sent bien qu’on cherche à émouvoir le spectateur mais b*rdel qui sont ces gens?? Le jeune avec son vélo à remorque, le personnage de Valeria Bruni Tedeschi, j’imagine qu’il y a un lien entre eux et le personnage principal mais lequel ? On les voit 5 minutes à l’écran et leurs dialogues ne décollent pas du plancher des banalités.
Et c’est pareil pendant tout le film, les dialogues sont vraiment atroces, entre fausse profondeur et humour qui tombe sans arrêt à côté.
C’est vraiment très médiocre, et ça se prend foutrement au sérieux. J’ai failli éclater de rire au lancement de la chanson de Pink Floyd lors du final, qui rappelle « The house of the rising sun » à la fin de BAC Nord: il s’y croit tellement que c’en est embarrassant.