Un drame social parfaitement maitrisé. Une relation conflictuelle nourrie par un rapport amour-haine

Dog et Mirales sont deux potes d’enfance qui vivent tous les deux dans un petit village du sud de la France. Ils passent la majeure partie de leurs journées à zoner dans les rues de la vieille ville. Mirales, la grande gueule, a pour habitude de taquiner Dog, qui de son côté, a tendance à tout intérioriser et à ne jamais l’ouvrir. Mais tout ça va changer lorsqu’une fille va s’immiscer entre eux…


Premier long-métrage pour Jean-Baptiste Durand qui nous entraine en plein cœur d’une amitié toxique entre deux amis dont la relation menace d’exploser à tout instant. Avec d’un côté, Mirales, une boule de nerfs qui ne cesse de rabaisser son acolyte et de l’autre, Dog, un taiseux qui va se sentir exister aux yeux d’Elsa. Une relation conflictuelle mais indéfectible, nourrie par un rapport amour-haine.


A travers son film, le réalisateur met en lumière la jeunesse des communautés rurales dont l’absence de perspective et l’ennui les poussent dans la dépression ou dans la consommation de drogues. Bien que la ruralité représente 80% de la France, cette majorité reste encore sous représentée au cinéma. La jeunesse n’y est illustrée qu’à travers les grandes villes ou cités, mais rarement dans le milieu rural. Il montre avec beaucoup de brio le désœuvrement des jeunes, ainsi que la toxicité, l’amour et la solitude qui existe entre les deux héros.


Bien évidemment, Chien de la casse (2023) ne serait pas ce qu’il est sans l’énorme apport que représente la prestation des deux protagonistes principaux. Ils électrisent de leurs présences, Raphaël Quenard (Je verrai toujours vos visages - 2023) est tout simplement brillant et déstabilisant, il n’est jamais celui que l’on pense être, face à Anthony Bajon (Teddy - 2021) tout en retenu mais au regard vif.


Un drame social parfaitement maitrisé, l’écriture est d’une rare justesse et les personnages sont magnifiquement dépeints, il est difficile de ne pas s’attacher à eux. Jean-Baptiste Durand est un cinéaste à suivre de près.


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« C'est pas des pets normaux. Y a tout le village qui t'a chié dans le caleçon ? »


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le 8 mai 2023

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