Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

"Chiens perdus sans collier" est une jolie formule pour désigner des enfants, des adolescents issus de milieux sociaux défavorisés, voir sordides, et promis à la délinquance. A moins que la société et la justice ne veillent à protéger ces "sauvageons". Le juge pour enfants Lamy est de ceux, trop rares, qui s'attachent à sauver des enfants laissés pour compte.

Le film de Jean Delannoy avait doublement de quoi énerver le jeune critique François Truffaut. Delannoy incarne ce "cinéma de papa", cette qualité française qui fait la part belle aux acteurs et aux dialogues, à l'adaptation "équivalente" d'oeuvres littéraires (de Gilbert Cesbron ici) au détriment de l'authenticité et de la personnalité. En outre, la question de l'enfance blessée -si sensible chez Truffaut, l'homme et le cinéaste- passe ici par des lieux communs et des raccourcis, parfois démagogiques (la faute aux adultes, sans plus approfondir l'aspect social dans son ensemble), et toujours dépourvus de sincérité, d'une vraie compassion desquelles pourrait émaner un point de vue juste et original.

De fait, Gabin et deux des jeunes gens que le juge suit plus particulièrement sont toujours dans le surjeu. Le postulat de l'un, le dénuement des autres ne provoquent, malgré la nature du sujet, que de l'indifférence.

inspecteurmorvandieu
3

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Jean Delannoy 1908-2008

Créée

le 19 oct. 2024

Critique lue 47 fois

Critique lue 47 fois

D'autres avis sur Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier

le 12 déc. 2014

Chiens perdus sans collier (1955)

Il s'agit d'un film en noir et blanc qui nous emmène dans le milieu de la justice pour enfants. Le scénario tiré d'un roman de Cesbron. Il est équilibré décrivant des situations tragiques et d'autres...

Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier

le 27 sept. 2019

Délinquance juvénile

C'est entendu, Delannoy n'était pas un génie. Son adaptation du roman de Cesbron, sur la délinquance juvénile, est honnête, ni gaie ni triste, fataliste et humaniste. A sa sortie, un critique nommé...

Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier

le 25 oct. 2021

Les quatre sans coups.

Jean Gabin joue un juge pour enfants, qui doit justement les replacer dans des lieux qui leur sont adaptés. A savoir trois d'entre eux ; un pyromane qui a manqué de faire brûler une ferme, un garçon...

Du même critique

Ran

Ran

le 3 mars 2025

Critique de Ran par inspecteurmorvandieu

"Ran" est la transposition fidèle du Roi Lear dans le Japon tribal d'un siècle incertain. Si les personnages sont évidemment d'une autre nature et d'une autre expression, l'histoire et les thèmes de...

Les Milles

Les Milles

le 17 oct. 2024

Critique de Les Milles par inspecteurmorvandieu

Sébastien Grall évoque un aspect méconnu de la seconde mondiale, côté français. Tout autant méconnu est resté l'officier français qui dirigea le camp de prisonniers civils allemands des Milles,...

Agent trouble

Agent trouble

le 15 oct. 2024

Critique de Agent trouble par inspecteurmorvandieu

C'est un polar aux confins du cinéma fantastique dont l'intrigue est développée plutôt sérieusement par Mocky, c'est-à-dire que le ton n'est ni ouvertement fantaisiste ni satirique. Seuls les...