Carpenter a le don de transformer une histoire improbable, voire sans intérêt en série B réjouissante à défaut d'être géniale.
Un jeune homme mal dans sa peau et maltraité par une bande d'ados crétins (un classique dans le cinéma américain) fait l'acquisition d'une vieille voiture justement nommée Fury et décide de la retaper, la bichonner, lui parler, bref une situation qui doit rappeler forcément quelqu'un que nous connaissons ou avons connu, ce fan de sa voiture qui lui parle et hurle à la moindre égratignure, qui la personnifie, voire qui la préfère aux humains ...
C'est à partir de ce roman de Stephen King que Carpenter construit son histoire, véritable métaphore de cette passion pour l'automobile qui subsiste encore à notre époque où elle n'a plus le même crédit. Et si cette voiture était née mauvaise et prenait vie après avoir reçu un prénom féminin? Et si elle se vengeait de ceux qui ont maltraité son propriétaire? Et si elle s'en prenait à sa rivale, une vraie jeune femme cette fois ? Son ancien propriétaire est mort dans des circonstances mystérieuses ...
Il faut bien reconnaitre que le scénario est ultra prévisible. Il reste le talent du metteur en scène et là il faut souligner que John Carpenter se surpasse, rendant intéressant un récit qui repose sur pas grand chose avec une musique efficace comme d’habitude et des effets spéciaux parfaitement respectables même datés.
Quant aux comédiens ils sont particulièrement transparents à l'exception d'Harry Dean Stanton (l'inspecteur soupçonneux et légitimement dépassé). Keith Gordon et John Stockwell ont eu une carrière plutôt discrète. Alexandra Paul a eu son heure de gloire dans Alerte à Malibu, c'est vous dire...
Même si vous n'êtes pas fan de voitures, ce film pourrait vous distraire, mais Carpenter a fait mieux avec des scénarii plus passionnant. Au fond c'est juste une bonne série B et c'est déjà pas mal.