Toni et sa famille de la communauté Rom vivent dans un bidonville proche de Madrid. A 15 ans il partage son temps entre les déambulations avec son meilleur ami Saïd, les courses de lévriers (il possède un affreux chien famélique auquel il est très attaché) et le travail de ferrailleur avec son grand-père de qui il est très proche. Illégal, ce quartier est menacé de démantèlement depuis de nombreuses années. Poussés par les promoteurs et les services sociaux, certains choisissent de partir vivre en ville, d'autres refusent de quitter l'endroit.

Il est des films dont on a presque honte de ne pas les aimer plus que ça... Face à la critique enflammée, à l'affiche (j'ai d'ailleurs eu bien du mal à trouver une affiche exempte de tout superlatif mais je vous laisse contempler http://www.surlarouteducinema.com/media/01/00/640100245.jpg) et au fait que le film est reparti de Cannes auréolé du Prix SACD de la Semaine de la Critique, je ne doutais pas de voir un film qui allait me foudroyer. Las !

C'est une nouvelle fois grâce au cinéma que je découvre qu'un bidonville existe en Europe, qu'il est situé sur trois communes dans la banlieue de Madrid, qu'il est long de14 kilomètres et porte le doux nom de La Canada real. Le réalisateur nous immerge instantanément dans cette ville sans sommeil (le titre) où il a tourné son film et dont tous les protagonistes sont non professionnels puisque réellement des habitants de l'endroit. A la lisière du documentaire, il nous fait partager le quotidien de misère des habitants et notamment d'un ado dont il s'éloigne parfois et dont j'ai eu bien du mal à percevoir les désirs et les motivations. On est effaré par ce quotidien fait de débrouille mais aussi épouvanté de voir de tous jeunes enfants fumer à longueur de journée, surprendre des familles complètement défoncées, des aiguilles plantées dans les bras, cohabiter dans des logements insalubres faits de bric et de broc quand ce ne sont pas carrément sur des gravats.

Le réalisateur ne juge pas, il observe, il connaît bien ce bidonville puisqu'il vivait à proximité. Et parfois alors que l'électricité a été coupée, tous se réunissent joyeusement autour d'un feu pour écouter les contes et histoires des grands-mères ou bien Toni s'essaie à des manipulations esthétiques avec son téléphone en observant les alentours au travers de filtres de couleurs. Tenter de faire du beau avec la misère humaine est plus dérangeant que plaisant je trouve.

J'ai trouvé ce film terriblement long et je n'ai pas décelé la lueur d'espoir que certains ont perçue...

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il y a 7 jours

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