Voilà un film qui divise. Il divise parce qu'une partie des spectateurs attendaient sûrement une anticipation politique dans un pays qui depuis l'élection de Trump oscille dangereusement vers une possible guerre civile. Mais Alexandre Garland ne nous parle pas de ça, il nous plonge dans un conflit dont on ne saura rien des causes et des aboutissants. Juste que des états ont fait sécession et se dirige vers Washington pour en déloger un Président qui semble avoir perdu les pédales... Dans ce chaos on suit un groupe de journalistes dont deux photographes. Une très aguerrie aux reportages de guerre et une débutante qui veut la suivre. Dans un climat de tension permanente, de nerfs qui flanchent, de peur viscérale, une transmission va s'effectuer entre les deux femmes, c'est là le cœur du sujet de Garland. Ainsi que quelques questions existentielles sur le métier de photographe reporter de guerre. Prendre froidement des photos sans jamais interagir, juste témoigner pour que d'autres puissent juger. Suivre au plus près l'action, quitte à tomber soi-même en plein charnier et risquer d'y laisser sa vie. Et c'est fascinant. Mais la photo historique ne peut avoir qu'un auteur... Un film tendu, avec un casting excellent, une photographie qui capte tout, des corps en train de tomber aux fleurs de la prairie. Une réussite, et sûrement le meilleur film de Garland.