Cloud Atlas par Spectateur-Lambda

"Unpopular opinion" et je sais que je suis seul ici : je n'aime pas la trilogie "Matrix" ! Si certains parmi vous ont la curiosité de savoir pourquoi, j'ai écrit une critique argumentée que je me ferais un plaisir de vous partager.

Les sœurs "Wachowski" ne sont par conséquence pas des cinéastes dont il me parait urgent et indispensable d'approfondir la filmographie. Des quelques échos que j'en avais "Cloud Atlas" revenait régulièrement comme un film incroyable mais qui n'a pas réussi à trouver son public et qui décevait tous les fans de la trilogie Matrix. Mon esprit contradictoire que je cultive avec fierté me poussait donc à le découvrir.

Nous sommes face à un objet qui convoque beaucoup d'éléments qui peuvent susciter en moi un réel enthousiasme, à savoir une non linéarité et une forme d'abstraction narrative qui offrent à chacun la possibilité d'interpréter les messages du film selon ses sensibilités, un ancrage assumé dans l'onirisme et le fantastique merveilleux qui renvoie la logique et le cartésianisme à la tiédeur du réel, une direction artistique des décors, costumes, maquillages, effets spéciaux, éclairages, généreuse, inventive, débordante d'envies. Une faculté évidente de me plonger dans l'univers du film, de ne jamais me faire décrocher le regard de l'écran, tout en étant assez énigmatique pour me pousser à me demander ce que je viens de voir et à être incapable de résumer l'ensemble avec cohérence.

Un casting cinq étoiles de stars qui prennent un plaisir non feint à participer à ce projet et qui incarnent tous différents rôles, dans les différentes temporalités et histoires encapsulées dans le film. Ce montage alternée, parfois un plan, parfois une longue séquence, qui s'affranchit de toutes les règles temporelles et physiques, l'entropie illustrée par le montage, plonge le spectateur dans un tourbillon qui malgré le chaos apparent, se dévoile petit à petit comme obéissant à une logique propre au film, maitrisée car ne semblant jamais prendre le pas sur les intentions des créateurs à l'œuvre à la genèse de cet univers complexe.

Toutefois, j'ai quelques réserves, notamment sur ce que veut raconter le film, non pas ce que les différentes histoires se superposant racontent et comment le lien les reliant se révèle, mais sur le ou les messages du film. Je ne parviens pas à décréter si le film finalement n'apporte aucune pensée d'ordre philosophique sur nous, notre monde et que toute cette démonstration de maestria technique, divertissante et impressionnante, n'est finalement que du décorum cachant un grand vide ou si le film s'enfonce dans un postulat mystico religieux, prétentieux et mal maîtrisé ou bien encore si l'emballage est à la hauteur d'un contenu réflexif d'une rare et intense profondeur. Je le reverrai afin d'éclaircir mon opinion, mais pour aujourd'hui ma note doit refléter la réelle réussite formelle du film, mais aussi cette limite.