« Un Western » disait Allociné sur la fiche de ce film ?
J’avoue que c’était avec cette idée-là que j’étais parti dans les salles obscures voir ce « Comancheria ». Du coup, quel ne fut pas ma surprise quand j’ai constaté que ce film se passait certes au Texas… mais en 2016 !


Alors après je ne vais pas y trouver à redire non plus parce que – de 1 – j’avoue être la plupart du temps assez sceptique avec les westerns classiques qu’on nous a sorti ces derniers temps ; et surtout – de 2 – j’adhère finalement plutôt bien à cette qualification de Western concernant ce « Comancheria ».


Parce que oui, on a beau être en 2016, le film focalise finalement bien l’essentiel de son attention sur ce qu’il reste du mythe des cow-boys dans le Texas d’aujourd’hui (…et d’ailleurs il fait la même chose du côté des Indiens).
Or, j’avoue que cet étrange trait d’union que trace le film entre ces deux univers – ces deux périodes – eh bah il m’a bien séduit.
L’air de rien, cela apporte un regard plus qu’intéressant sur l’identité américaine, tout en assurant une atmosphère très particulière.
D’ailleurs, sur la question de l’atmosphère, le film bénéficie vraiment d’une réalisation très soignée et d’un rythme très judicieux.


Au fond, pour filmer cette Amérique des grands espaces – cette Amérique à l’agonie – David Mackenzie a opté pour un rythme très posé, totalement justifié au regard des personnages et du propos, ce qui ne l’empêche pas malgré tout de savoir faire preuve de nervosité sur certaines scènes, notamment lorsqu’il s’agit de jouer du colt ou bien de chevaucher ces vieux destriers à moteur d’aujourd’hui.


Alors après, certes, le propos est parfois un peu trop surligné et il pourra paraître aussi un brin réac et simpliste aux yeux de l’esprit tatillon.
Mais bon, d’un autre côté, c’est surtout cette logique du « western moderne » qui veut un peu ça, et pour le coup, je dois bien reconnaître que ça colle bien à l’ensemble.
Et puis voilà, juste pour le plaisir de voir Jeff Bridges jouer les rangers vieillissants, pour moi ce film est juste un prétexte au régal. Bref, une idée de genre intéressante, une réalisation maîtrisée, une atmosphère séduisante, et surtout de bons moments assurés par des acteurs au top…


Au fond ce « Comancheria » coche tout ce que j’aurais tendance à lui demander.
Du bon classique à l’ancienne comme ça, pensé avec malice comme c’est le cas ici : franchement, parfois, ça fait du bien…

lhomme-grenouille
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le 19 sept. 2017

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