Par le pouvoir du Crane Ancestral!
Avant la trilogie au cinéma du Seigneur des Anneaux, peu de films avaient su mettre en image avec autant de justesse un univers tiré d’un ouvrage de Fantasy ! Conan le barbare fut l’un des rares à réussir cette entreprise, et le film de John Milius reste aujourd’hui un chef-d’œuvre du genre, voir du cinéma tout court.
Enfant, Conan assiste impuissant à l’attaque de son village, et au meurtre de ses parents par les séides du Seigneur Thulsa Doom.
Laissé vivant et fait esclave, l’indicible labeur auquel il va être confronté le forgera au fil des ans en force de la nature, un homme au physique musculeux et impressionnant, et au mental d’acier. Repéré par un maître gladiateur, il va être éduqué aux Lettres, entrainé aux arts du combat, et initié aux plaisirs de la vie, jusqu’à obtenir sa liberté, et faire ses propres choix.
Le monde de Conan, prend place dans un passé indistinct et flou entre mythe et réalité : l’Age Hyborien. Résolument violents, ces âges crépusculaires, sont le théâtre des aventures de Conan où la magie est discrète, chamanique et maléfique.
Conan met en avant un héros ambigu, loin des canons du genre plutôt manichéens. Il est un être violent qui a vu sa vie d’enfant finir, et sa vie d’adulte commencer par l’épée ; il vivra dès lors par l’acier dans un monde sombre ou vie et mort sont les deux faces d’une même pièce. Ce ne sont pas le sens de la justice et la volonté de sauver le monde qui motivent ses actes, mais bien la vengeance et l’intérêt personnel qui l’animent. Il n’est pourtant pas dénué d’une certaine camaraderie, de droiture et de loyauté, et d’une forme de respect pour ceux qu’il juge digne.
Adaptation réussie de l’œuvre de R.H Howard, savant mélange de lyrisme, d’onirisme, d’épique et d’aventure, il se dégage du film quelque chose d’indéfinissable et d'envoutant, qui lui donne une épaisseur et une sincérité palpable. Sublimé par la musique omniprésente et fusionnelle de Basil Poulidoris, les compositions orchestrales tour à tour oniriques et magistrales transportent littéralement le spectateur dans ses âges indistincts, apportant une part non négligeable à la fascination qu’exerce le film, encore aujourd’hui. Soulignons aussi la performance de deux acteurs, James Earl Jones (l’inoubliable voix de Darth Vador) en Thulsa Doom, Seigneur Serpent inquiétant et charismatique ; et celle d’Arnorld Schwarzenegger, qui tient là l’un de ses meilleurs rôles en barbare monolithique, bon vivant et attachant, campant, il est vrai surtout grâce à son impressionnant gabarit, la plus réaliste incarnation d’un héros du genre.
Un film beau, magistral et envoutant.
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