C'est fatigant de mourir

Mandico adore les récits initiatiques, les femmes, le sexe, le sang, la saleté et le fait main. Il avait atteint pour moi un genre de paroxysme de son style avec After Blue (Paradis sale) qu'il tente de refaire avec ce Conann.

Réinvention de Conann le barbare, la protagoniste change littéralement de peau de scène en scène, et toutes ces morts successives sont pour elles des épreuves. Si c'est très beau en termes de direction artistique, je trouve que le film a un gros ventre mou qui commence avant la fin de la première moitié. On retrouve un peu de vitalité lors de la dernière demi-heure qui part assez loin.

Je crois que ce qui ne m'a pas aidé à adorer le film, c'est que j'avais vu les courts-métrages dans le même univers que Mandico a compilé dans un épisode spécial d'Histoires courtes pour le service public. Je n'avais plus l'effet de surprise et j'ai trouvé que le court-métrage Rainer, A Vicious Dog in Skull Valley était une meilleure présentation du personnage de Rainer, le mentor de Conann dans ce film. Si on ajoute à cela quelques références un peu aléatoires aux caméras de téléphone et au végétalisme, je trouve que le film s'écoute un peu parler par moments. Il n'y a plus le charme que je trouvais dans After Blue.

Dans tous les cas, on est face à l'œuvre d'un cinéaste qui a une vision artistique puissante et bien à lui, ce qui va forcément ravir celles et ceux qui sont en quête d'originalité lorsqu'ils lancent un film.