Businesspriest

Ouch ! Ça fait quand même longtemps que Slater fait des mauvais films quand j'y pense. Il a un peu la même carrière que Val, sauf que ce dernier a l'air de s'être fait plus de connections du coup, il a eu plus l'occasion de tourner avec un réalisateur culte que Slater (Coppola, Korine et Malick vs Von Trier).

Cette histoire n'est pas très prenante. L'idée de base est intéressante, le personnage principal aussi, mais tout est mal exploité, mal approfondi. Même la structure est bizarre ; s'il n'y avait une conclusion aussi claire que fermée, on pourrait penser à un épisode pilote d'une série qui ne s'est jamais faite (le personnage d'un prêtre businessman qui se remet en question et décide d'aider la veuve et l'orphelin sur le terrain et à l'occasion de résoudre des énigmes policières).

La mise en scène renforce ce sentiment : la lumière est plate, le découpage plan-plan, les compositions très scolaires. Le réalisateur semble être dans un certain automatisme, ne prend pas de risque, n'amène pas de patte visuel particulière. Il y a tout de même une scène marquante : la poursuite à la fin ! J'ai rarement vu autant de passage de portes en si peu de temps, c'est très perturbant. Surtout que les points de vue d'un côté et de l'autre de la porte ne semblent pas connectés. Les acteurs font ce qu'ils peuvent, mais c'est forcément difficile de jouer quand il ne se passe rien. Slater a ainsi droit à un bon nombre de plans inutiles, par exemple quand il se lève ou qu'il se couche... la mise en place est maladroite aussi, ce qui rend la tâche des acteurs encore plus compliquée (comme cette première apparition de Slater qui doit dire une blague) ; mais bon, le bougre s'en sort tout de même, parvient à faire passer des choses subtilement. Stephen Rea fait son Stephen Rea. L'actrice principale est plutôt bien castée.

Bref, c'est pas terrible pourtant y avait matière à faire quelque chose de décent. Dommage.