Bien qu’il soit moins réussi et moins effrayant que l’original, Conjuring 2 reste un objet cinématographique fascinant.
Cette seconde enquête paranormale était déjà largement connue avant la sortie du film (contrairement à l’affaire Perron, révélée au grand public avec le premier opus). Pourtant, le long-métrage parvient à captiver d’un bout à l’autre.
Attention toutefois : dire qu’il est moins angoissant ne signifie pas qu’il ne fait pas peur. Certaines séquences offrent de véritables montées d’adrénaline, au point que j’avais littéralement bondi de mon siège lors de sa sortie en salle. Simplement, l’ambiance générale m’a semblé moins oppressante, moins malfaisante que dans le premier film. Peut-être parce que la maison des Hodgson est moins inquiétante que l’immense demeure des Perron ? Toujours est-il que ce second opus, même s’il n’atteint pas l’intensité du premier, n’en reste pas moins un film d’horreur efficace et percutant.
Un autre atout du scénario est sa capacité à nous faire douter : à un moment, on en vient à se demander si tout ce que vit la famille Hodgson n’est pas en réalité un canular, habilement orchestré par la fillette. Cette idée est particulièrement bien exploitée et ajoute une dimension psychologique bienvenue, qui relance l’intérêt du récit.
Le plaisir de retrouver les Warren est un des atouts du long-métrage. Vera Farmiga et Patrick Wilson forment toujours un duo extrêmement crédible, en parfaite osmose, apportant une chaleur humaine qui équilibre les moments de tension. J’ai toutefois trouvé que le personnage de Lorraine Warren était davantage en retrait par rapport au premier film, où elle occupait une place plus centrale.
Un mot aussi sur le fameux démon Valak, incontestablement l’entité la plus marquante du film. Son apparence est glaçante et il incarne certaines des scènes les plus angoissantes du récit. Pourtant, d’un point de vue scénaristique, le traitement laisse à désirer : son lien avec l’affaire Hodgson manque cruellement d’explications. Sa présence finit par paraître forcée, presque artificielle, ce qui diminue en partie l’impact effroyable du personnage. À titre de comparaison, la sorcière Bathsheba du premier film, malgré son caractère inquiétant, avait une place et un rôle dans l’histoire parfaitement clairs, ce qui renforçait l’intensité du récit. Cette différence contribue à mon sentiment de préférence pour le premier opus.
Cela dit, il faut bien reconnaître que Conjuring 2 reste d’un très bon calibre, largement au-dessus de la majorité des films d’horreur hollywoodiens standard, souvent trop formatés et sans âme. James Wan conserve ici un vrai savoir-faire dans la mise en scène, ce qui suffit à placer le film parmi les réussites marquantes du genre.
En conclusion, Conjuring 2 confirme le talent de James Wan pour créer des ambiances oppressantes et des scènes de frayeur efficaces. Même s’il ne rivalise pas avec l’intensité et la cohérence du premier film, le long-métrage reste captivant, avec des moments d’adrénaline mémorables et un duo de Warren toujours convaincant. Entre Valak, les doutes savamment semés par le scénario et la mise en scène soignée, ce deuxième opus se démarque largement de la majorité des films d’horreur hollywoodiens standard. Bref, malgré ses petites faiblesses, Conjuring 2 reste un film d’horreur de grande qualité, qui se laisse suivre avec plaisir.