ConneXion intime
4.9
ConneXion intime

Téléfilm de Renaud Bertrand (2019)

Connexion ou connection ? Déconnectez-vous...

Petit rappel orthographique : connection n'existe pas...Par contre "se déconnecter" a deux sens : perdre le contact avec la réalité et interrompre une liaison informatique. Vous suivez toujours ?
Alors bon : déconnexion veut dire déconnecter quelque chose. Je n'y peux rien : ce sont les bizarreries de la langue française ! Il faut appeler un chat un chat et je ne saurais trop que donner raison à la Chloé du film qui marque maladroitement un but à sa prof d'éducation sexuelle (est-ce encore bien utile avec Internet ? Il y a de l'emploi du temps scolaire à gagner !) sur sa critique scientifique sur le clitoris dessiné par la prof !
D'autre part, beaucoup ont tendance à mélanger les différentes appellations suivantes : nudisme, naturisme, érotisme et pornographie...Le nudisme est le fait d'être nu dans une nature nue (et quand ça ne choque pas les pudibonds et moralisateurs, bien sûr !)
Le naturisme est plus évolué puisqu'il vise à ne prendre que pour seul guide la nature dans tous les cas de figure... L'érotisme lui vise à favoriser l'envie sexuelle (voir plus loin).
Quant à la pornographie, elle se veut plus "obscène". Dans les sixties et pour lutter contre la concurrence de la télévision, les films se faisaient de plus en plus audacieux pour tâter le terrain (si j'ose dire) savoir jusqu'où il irait trop loin vis à vis de dame censure : "Le mépris" dut son succès au simple fait que Bardot se montrât de longs instants à poils (enfin on n'en voit pas) avec ces dialogues qui resteront de tout temps gravés dans les mémoires : "Mes seins, tu les aimes mes seins ?" (...) "Et mon cul, tu l'aimes mon cul ?"
Tant et si bien que la censure se crut obligée de fixer des taquets pour endiguer l'escalade continue d'aller vers le plus osé. Et décida la création du sigle"X" définissant la pornographie, visible exclusivement dans des salles spécialisées... Dès le moment où une pénétration sexuelle était enregistrée par la caméra, le film était catalogué de la sorte. Au début films et cinémas se firent de belles recettes avec ce dérivé cinématographique qui avait ses acteurs et actrices stars (lesquels ne trouvaient plus ensuite d'engagements dans le cinéma des familles) Le succès fut phénoménal.
Plus concrètement, je me promenais un jour sur une des plages de Saint Tropez, réputées à l'époque pour être les seules à "tolérer" la nouvelle méthode de bronzage "seins nus"'.. lorsque j'aperçus de jeunes suédoises, réputées pour leur avance en matière de libéralisme sexuel, bronzant aussi nues que Dieu les avait créées... Elles étaient superbes, avec tout ce qu'il faut là où il faut, et pratiquaient du nudisme ou du naturisme, comme vous voulez... Mais je ne pus empêcher en tant que "mâle", mon corps de réagir à la poussée d'adrénaline (et d'autre chose) que cette vue me provoquait à l'insu de mon plein gré... Comme j'étais en slip de bain, je dus m'asseoir pour cacher le phénomène à la population environnante, non loin des deux jeunes filles en fleur. Là, c'était devenu pour moi de l'érotisme... Mais au bout de quelques minutes (que je ne saurais quantifier) le charme cessa et son érection aussi. C'est fou ce que le plaisir intense peut être fugitif...
Pour en venir à ce film, pardons de tous ces préliminaires destinés à être sur la même longueur d'onde, mais soyons brefs, c'est un navet ! Et il y a si peu à en dire...Avez-vous remarqué que quand un film est tarte, il puise invariablement son sujet sur des histoires sulfureuses, ou encore des travers humains ou de ses malheurs !
C'est le cas de cette production Cinétévé qui n'a sûrement eu pour ambition que faire de l'audience sur un sujet archi-rebattu.... C'est raté pour ce qui me concerne ! Le scénario de Laura de Colbert est complètement plat, raté; du reste elle n'a aucune référence et encore moins le niveau d'un film qui eut dû être beaucoup moins maladroit. On aura beau faire et dire, dès la puberté pour ne pas sembler à la traîne, les ados chercheront toujours à dépasser l'interdit et à fourbir leurs armes le plus tôt possible. Il suffit de mettre "interdit aux moins de 18 ans" pour susciter leur envie. Quant à la maturité sexuelle, ce n'est pas une question d'âge !
Leurs parents, c'était grâce à "Lui" et "Playboy" pour les revues les plus softs... Leurs grands parents avec les revues naturistes (elles avaient bon dos !) et Paris Hollywood ancêtre des photos de charme. Auquel la censure imposait de retoucher le sexe féminin mais pas la poitrine (ouf !) C'est grâce à ça que quantité d'ados de l'époque pensaient que l'être humain copulait comme taureau et vache. Heureusement, certains d'eux avaient vu chez les aînés de leur famille des photos de bébés tout nus sur une peau de mouton ! C'était la mode et ça m'aura permis très tôt de connaître la différence entre fille et garçon avant de jouer au docteur ! Et mes tantes n'ont jamais été poursuivies pour pédophilie...
Aujourd'hui, Internet a considérablement accru pour les jeunes les sources d'initiation. Est-ce un mal ? Comme avec le X, le soufflé finira par retomber de lui-même. Et plus on met d'interdits, plus les jeunes cherchent à le braver. Pour en revenir au scénario, on se demande quel est le fil directeur suivi par le plumitif, si tant est qu'il en existe un car on assiste à une accumulation de poncifs et on a très vite une impression de déjà vu ! Ennuyeux au possible et encore moins didactique.
Ce n'est pas non plus le casting affligeant qui va rehausser le niveau général, et encore moins Armelle Deutsch qui joue faux avec une remarquable continuité . Quant à la réalisation, elle est catastrophique mais Renaud Bertrand n'en a jamais faites de transcendante...
Voilà donc un film sans intérêt, sans ambition, uniquement destiné à meubler l'antenne, et la préparer à un débat neuneu que j'ai vite déserté.
Dommage qu'au-lieu de vouloir faire dans le low-cost, on n'ait pas insisté sur le fait que l'amour n'est pas une gymnastique jouissive... Mais la volonté de deux êtres de se fondre l'un avec l'autre sans se séparer après galipettes... Et ça, ni ce film ni Internet ne le décrit mais là est le véritable sens de la vie. C'est bien dommage car le véritable amour n'a rien à voir avec cette accumulation de clichés !
France 2 le 09.10.2019- TV5 Monde le 26.01.2023-

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le 24 janv. 2023

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