Mon premier film d'Eric Rohmer, enfin. je dois dire que j'appréhendais cette rencontre. Depuis que je me suis intéressé au cinéma d'auteur, mes choix ainsi que les références des critiques qui m'inspire me reconduisaient inlassablement vers un style de film en particulier, celui où la parole, le verbe est mis à l'honneur, où le simple rythme, le contenu, la forme d'une discussion constitue la véritable action d'un film. Et dans ce genre de cinéma, parmi toutes les critiques de films s'il y a un adjectif que j'ai retenu c'est "rohmérien". Oui car le réalisateur s’érige comme le chef de file de ce cinéma qui m'a séduit, voilà pourquoi j'avais tant peur de regarder ses films. Et si j'étais déçu par ce monument, cette figure que tous les réalisateurs que j'ai apprécié semble révérer ?
Mais pour mon plus grand bonheur, il n'en fut rien. Ce film m'a plus. J'y ai trouvé précisément ce que j’espérai y voir, et plus encore. Car si la forme m'était déjà familière par l’influence qu'à pu avoir Rohmer le fond lui m'était parfaitement inconnu.


On dit que le désir est un des grand thèmes de Rohmer et bien je l'ai trouvé, ici, illustré à merveille. C'est l'histoire d'une rencontre, celle de Jeanne une prof de philo et de Natacha une étudiante en musique. C'est ce genre de rencontre un peu magique où l'on s'entend tellement bien immédiatement avec la personne en face, si bien qu'on a plus envie de se lâcher qu'on se dit tout comme si on était ami depuis toujours.
De cette rencontre va naître des désirs, la clef du film réside dans l'interprétation de ces désirs: est-ce que c'est réel ? est-ce que je me fais des idées ? Rohmer réussi pour moi avec brio à nous faire ressentir cette tension.
Mais le film n'est pas sans faille. Malheureusement tout ce verbe peu paraitre parfois un peu lourd ou artificiel, surtout au début, mais le film réussi à trouver son rythme et à nous emporter avec lui.
Je tiens aussi à préciser que les costumes m'ont énormément plus, la beauté des année 90 ressort de ce film dans une mise en scène à l'esthétique très simple qui vient offrir un cadre parfait pour toute ces discussion et joutes verbales.

Jz_Mokā
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films centrés sur la parole (et son absence) et Les meilleurs films des années 1990

Créée

le 17 mars 2021

Critique lue 115 fois

1 j'aime

Jz_Mokā

Écrit par

Critique lue 115 fois

1

D'autres avis sur Conte de printemps

Conte de printemps
Moizi
8

Une parenthèse

Ce n'est peut-être pas le meilleur film d'Eric Rohmer, mais il y a tout ce que l'on aime dans son cinéma. Des références philosophiques, des discussions sur l'amour, des bourgeois et une forme...

le 5 juin 2017

19 j'aime

1

Conte de printemps
Lunette
8

Philosophie printanière

La grâce encore. La grâce Rohmérienne qui se serpente dans chaque recoin d'images, dans ces cadrages épurés, vides, d’intérieur d'immeubles Parisiens, dans lesquels se tient toujours debout, un...

le 31 mai 2016

19 j'aime

Conte de printemps
Plume231
4

Vivement l'été !

Avant que vous me balanciez "oh, gneugneugneu, le cinéma de Rohmer n'est pas fait pour un demi-cerveau comme toi !", j'ai aimé tous les autres Contes saisonniers du réalisateur parce que dans ces...

le 10 juil. 2023

14 j'aime

4

Du même critique

Caïd
Jz_Mokā
4

Les labels, ces connards.

Bof bof tout ça. Un ami avait beaucoup aimé la mise en scène à la REC et m'avait donc recommandé cette série. N'ayant pas vu REC ou d'autre films/série du genre, je dois dire que j'ai trouvé le...

le 21 mars 2021

2 j'aime

Conte d'automne
Jz_Mokā
8

Tinder 98

Purée Eric tu m'as fait peur ! Je crois que c'est commun a tout les films que j'ai vu de lui, mais les 15 premières minutes je me dis que ça y'est, ça va être nul, le jeu des acteurs est bizarre, les...

le 28 avr. 2021

1 j'aime

1

Printemps tardif
Jz_Mokā
9

Daddy issues 101

Une claque cinématographique. J'avais écrit tout une critique sur ce film, mais apparemment, senscritique a décidé de la supprimer comme ça, sans pression. Je n'ai pas la force de tout réécrire, je...

le 27 avr. 2021

1 j'aime