Une parenthèse
Ce n'est peut-être pas le meilleur film d'Eric Rohmer, mais il y a tout ce que l'on aime dans son cinéma. Des références philosophiques, des discussions sur l'amour, des bourgeois et une forme...
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le 5 juin 2017
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D'où vient que les personnages d'Eric Rohmer, dépourvus d'une dimension psychologique et de charge émotionnelle, diffusent tant de séduction? Le sujet lui-même n'aurait guère de signification au-delà de la mise en scène de Rohmer.
C'est une analyse très cérébrale d'un situation très simple, témoignage de la relation entre un père et sa fille Natacha, jalouse -le mot est un peu fort dans la mesure où la position des uns et des autres est superficiellement conflictuelle- de l'escapade sentimentale de ce dernier. C'est une première lecture qu'on peut faire du film. Une seconde tient à l'opposition de caractères, ou de raisonnements, entre Natacha la sensitive et l'instinctive, et Jeanne, cérébrale et philosophe, entre la fantaisie ingénue d'une adolescente et la distance raisonnable de l'enseignante.
La portée intellectuelle du récit reste volontairement dans le vague parce qu'elle ne s'applique à aucun sujet précis et qu'elle ne démontre aucune vérité générale. Rohmer semble nous inviter à une représentation spirituelle, littéraire et logique, de rapports humains ordinaires. La diversité des thèmes ébauchés (séduction, relation conjugale et filiale...) s'inscrit moins dans un cadre réaliste que dans une forme de romantisme intellectuel. Et, paradoxalement, l'approche ludique du cinéaste et le charme de ses comédien(ne)s divertissent davantage que le propos.
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Créée
le 14 oct. 2024
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