Promy, je ne dirais rien...

Une femme se présente comme journaliste, activiste ainsi que représentante fondatrice du mouvement féministe et, surtout, comme une amie très proche de l’actrice Romy Schneider. Elle nous dit qu’elle détient un enregistrement audio totalement inédit datant de 1978 dans lequel elle s’entretient avec Romy Schneider qui va progressivement se confier plus intensément qu’elle ne le fait d’habitude. Effectivement, Romy n’apprécie guère les interviews et en donne rarement Cependant, lors de cette soirée, l’actrice souhaite se livrer plus franchement et aborder des sujets dérangeants dont elle n’a jamais osé parler. Par contre il y a une condition non négociable : ne jamais révéler les passages où Romy se confie à son amie seulement et dans lesquels figurent des évènements sensibles qu’elle tient absolument à ne pas partager avec le public. D’ailleurs elle demande à ce que le microphone soit coupé lors de ses confidences « extrêmes ». Les confidences reçues dans ces moments-là ne pourront être divulgué à quiconque et sous aucun prétexte, Romy l’ayant fait promettre à son amie journaliste. Son amie journaliste…

Une certaine perplexité commence à s’emparer du téléspectateur honnête. Ce n’est pas qu’il est lent d’esprit, il a juste du mal à intégrer ce qu’il croit avoir entendu car cela va à l’encontre de sa probité naturelle. Et puis, après une vérification consciencieuse, le doute n’est plus une option valable et il faut se rendre à l’évidence : cette femme, sourire au bec, va trahir la promesse qu’elle avait faite à son « amie » Romy Schneider.

A partir de ce moment, les guillemets enserrant les mots amie, féministe ou journaliste serviront à relativiser leur sens car on pourrait logiquement penser qu’avec une amie de ce genre, Romy n’avait pas besoin d’ennemie ; qu’avec une féministe de cet acabit le mouvement n’a plus à chercher son boulet en plomb et qu’avec une journaliste pareille, la profession n’a plus à chercher le Pinocchio de l’année.

Elle nous avoue sans une once de culpabilité qu’elle est une menteuse, une sale menteuse pleine de caca-boudin comme diraient les enfants. Elle semble même satisfaite de son acte.

Objectivement, on ne peut croire un mot de ce qu’elle raconte. Elle nous déclare qu’elle est en train de trahir son « amie » mais nous assure de son honnêteté en nous demandant de la croire sur parole lorsqu’elle nous dévoilera ce que Romy lui a révélé lors des coupures d’enregistrement. Et le couteau qu’elle va planter dans le dos de sa défunte « amie » sera d’une brutalité inouïe. Elle va divulguer les révélations extrêmement sensibles que Romy aurait voulu emporter à tout prix avec elle dans la tombe ; elle va exhumer le cadavre de la naïve Romy pour lui cracher en pleine face et, ce faisant, pour exister encore un peu et se faire quelques billets.

Que croire quand la version émane d’une telle bouche ? Les révélations sont-elles exactes d’ailleurs ou ne s’agit-il que de pures affabulations ? Facile le coup du microphone coupé lors des passages croustillants…

Une odeur pestilentielle exhalant de l’écran, elle commence à inspirer un irrépressible sentiment de dégoût au pauvre téléspectateur honnête. Mais est-il si droit dans ses bottes que ça celui-ci ? Tout dépendra de la façon dont il va réagir car, jusque-là, il n’est coupable de rien, étant au contraire victime d’une tentative d’escroquerie morale. Soit il manifeste sa désapprobation en déclinant fermement le visionnage et dans ce cas son intégrité ne peut être remise en cause, soit il poursuit et se rend complice en cautionnant la trahison et le mensonge.

Et c’est là que vous entrez en jeu. Les lignes qui vont suivre ne seront pas sans conséquences et en poursuivre la lecture pourrait entrainer d’imprévisibles effets secondaires. Vous ne pourrez pas vous contenter de visionner ce documentaire sans engager votre personne. Vous avez le choix, impossible de se cacher derrière qui où quoi que ce soit. Vous serez ce que vous avez choisi. La pilule noire où la pilule blanche ? La curiosité malsaine où le respect de la parole donnée ? La complicité de trahison où les valeurs morales ?

La pilule blanche où la pilule noire ? Laquelle ?

L’auteur a choisi puisque nous sommes en train de lire son texte mais vous, voulez-vous vraiment courir le risque de poursuivre ? C’est vraiment dangereux et il faut en être conscient. Ceux qui ne sont pas sûrs doivent quitter cette lecture immédiatement. Il en va de leur bien-être. Les mots ont déjà commencé leur invasion virale mais restez calme, pas de panique il faut juste détourner très rapidement les yeux de cette page et quitter ce dangereux assemblage de lettres. Les nano particules résiduelles disparaitront au cours des trois prochains jours.

Choisissez.