le 1 févr. 2020
L’enfant sans son point de vue
Il n’y a pas de regard d’enfant dans Cours sans te retourner, seulement le point de vue omniscient du réalisateur soucieux de tirer les larmes et de construire par les sévices successifs son Christ à...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Il n’y a pas de regard d’enfant dans Cours sans te retourner, seulement le point de vue omniscient du réalisateur soucieux de tirer les larmes et de construire par les sévices successifs son Christ à lui : la qualité esthétique de certains plans détonne avec l’horreur des tourments endurés, sans que cette poétisation soudaine du réel ne soit provoquée par la perception du petit Jurek. La construction en flashbacks avec redoublement de certaines scènes produit une impression d’artificialité qui va crescendo jusqu’à la nausée, et le film s’obstine à prendre le spectateur par la main – ou en otage, selon la perspective choisie –, l’empêchant ainsi de s’égarer à son tour dans ces marécages tantôt boueux tantôt verglacés et dans lesquels il faut pourtant bien se cacher, échapper aux chiens et aux balles.
Quelques réussites locales sauvent le long-métrage, à commencer par la répétition fatale d’un même procédé de mise à l’écart du petit Juif en exigeant de lui qu’il baisse son pantalon. Ce rituel dégradant scande l’épopée malheureuse de notre héros et trouve là une passerelle intéressante entre le jeu d’enfants – comme uriner le plus loin possible, divertissement présent en milieu de film – et le signe d’une haine profonde et aveugle de la part des bourreaux.
Trop démonstratif pour convaincre, Cours sans te retourner ne fait rien ressentir, ou alors si peu, et se contente d’enchaîner les séquences sans soigner les transitions, sans placer sa caméra au service de l’errance et de la traque, sans oser épouser et éprouver la focalisation de l’enfant plongé malgré lui dans le chaos, comme le faisait si bien Le Garçon au pyjama rayé.
Créée
le 1 févr. 2020
Critique lue 239 fois
le 1 févr. 2020
Il n’y a pas de regard d’enfant dans Cours sans te retourner, seulement le point de vue omniscient du réalisateur soucieux de tirer les larmes et de construire par les sévices successifs son Christ à...
le 1 janv. 2016
"Emouvant ! Stupéfiant ! Le film "Cours sans te retourner" est tiré d'une histoire vraie d'un petit garçon juif polonais, âgé de 9 ans, Srulik, errant dans la forêt pour fuir des soldats allemands...
le 3 févr. 2015
Ce biopic revient sur la courageuse aventure de notre pote Yoram Fridman, rescapé de la Seconde Guerre Mondiale. Même si la réalisation tente dans un premier temps de briser linéarité de l’histoire...
le 1 févr. 2023
Nous ne cessons de nous demander, deux heures durant, pour quel public Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu a été réalisé. Trop woke pour les Gaulois, trop gaulois pour les wokes, leurs aventures...
le 19 janv. 2019
Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...
le 11 sept. 2019
Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique