Comme du foutre sur les dents
Adam Sandler est un chic type. La preuve, il arrive toujours à attirer des guest stars incroyables dans ses films. Je ne parle pas de Vanilla Ice, bien sûr, mais plutôt de Sarandon et de Caan. Je ne m'y attendais pas alors ce fut une belle surprise.
Ce qui me plaît chez Sandler, c'est que sous cette apparente grossièreté qui emballe la plupart de ses films (on va dire surtout depuis la fin des années 90) se cache une critique assez profonde de l'Amérique. Ici, il s'en prend une nouvelle fois à l'hypocrite amérique, depuis les prêtres qui pêtent les plombs, les fana de mariages nymphomanes et incestueuses, les stars d'hier devenues les clochards d'aujourd'hui (le film est d'ailleurs une belle ôde à la décennie 90's) jusqu'aux comportements pédophiles punis mais admirés. C'est complètement, dingue, c'est gras mais c'est pas aussi con qu'on pourrait le croire. C'est peut-être pour ça que des grandes stars se font prendre au piège de jouer dans ses films. Peut-être ont-ils lu le scénario jusqu'au bout et qu'ils se sont dits qu'il ne s'agissait pas juste de pipi-caca. Ou alors Adam a envoyé un faux scénario... C'est peut-être ça !
Bon, quand même, le début du film est très mauvais. Pourtant le casting est sympa et les situations aussi. Mais c'est très pauvrement traîté, les gags sont trops simples et auraient pu être poussés plus loin. Après ça va mieux, ça devient de plus en plus fou et dingue ! Les gags sont de plus en plus osés et plus drôles (mais ne font pas mouches systématiquement). Il est dommage que le fil narratif soit si conventionnel. Tellement évident qu'on s'attend à un détournement de genre, mais non malheureusement. Pour clôturer le film, les scénaristes se montrent tout de même audacieux et cyniques au plus au degré grâce à l'incursion d'un deus ex machina.... énorme ! Tellement énorme que c'est drôle.
Côté mise en scène, je m'attendais à quelque chose d'autres. J'ignorais, déjà, que c'était produit par Sandler et Dugan. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus auteurisant, un peu plus indie. Sean Anders, en fait, est un bon petit poulain de HappyMadison Picture, mais se montre moins talentueux que Dugan pour mettre en avant les gags. Il offre tout de même de délicieux moments de rire. Le casting est irréprochable, chacun joue son rôle à fond et ça fait plaisir. C'est d'ailleurs une particularité des films de Sandler : tout le monde a toujours l'air d'y faire la fête. Que ce soit les guest stars (Pacino avait l'air tellement impliqué dans son rôle pour "Jack and Jill") ou les habitués.
Bref, malgré un début pas très fracassant, "That's my boy" s'avère être un film franchement rigolard en plus d'être profond (la relation père-fils me semble très honnête au final); l'on pourra également reprocher une narration trop attachée au cahier de charge habituel, au point que les gags délirant ne parviennent jamais à totalement dynamiter le système.