Sur l’affiche, le visage de Louis de Funès s’impose en grand, comme une promesse de comédie éclatante. Pourtant, ce génie du burlesque n’en est pas le véritable protagoniste : Dans l’eau qui fait des bulles est avant tout un film choral, où les personnages se croisent, s’entrechoquent et se répondent avec une fantaisie réjouissante.
Maurice Delbez signe ici une comédie délicieusement légère. Tout commence lorsqu’un pêcheur, incarné par un Louis de Funès irrésistible de nervosité comique, remonte au bout de sa ligne… un cadavre. Craignant d’attirer les ennuis, il rejette le corps à l’eau, sans imaginer que le défunt entamera alors un périple aussi improbable que savoureux.
Le film s’ouvre d’ailleurs du point de vue du mort lui-même, dont la voix off — celle, subtile et feutrée, de Philippe Clay — narre son histoire avec une élégance teintée d’ironie. Autour de ce corps encombrant gravitent toute une galerie de personnages hauts en couleur : la femme du pêcheur, interprétée par une Marthe Mercadier absolument délicieuse, qui réglait jadis quelques comptes avec le défunt ; l’épouse du mort, accompagnée de son amant ; sans oublier une bande de trafiquants empêtrés dans leurs propres magouilles.
Les dialogues pétillent, les situations rocambolesques s’enchaînent avec une légèreté jubilatoire, et l’ensemble compose une comédie pleine de charme. Dans l’eau qui fait des bulles est de ces films modestes mais précieux, qui offrent une parenthèse joyeuse et méritent d’être redécouverts.