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La tonalité n’est jamais moralisatrice : parfois drôle, parfois pâteux — certains diront naïf

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L’air — tiède, saturé du sucre d’un petit-déjeuner oublié — flotte entre les draps. La lampe de la chambre clignote comme un cœur qui hésite. Stevie tient la main d’Elliot : deux corps minuscules qui apprennent à porter un énorme silence. Le monde réel grince ; le rêve, lui, patine en couleurs — jaune caramel, bleu naphtaline, rouge confetti — et invite au frôlement. — On pense à Coco (juste un souffle) ; mais la voix, ici, respire plus bas, plus proche. Ils entrent. Le plan s’allonge, la caméra (quand on la sent) préfère le lent travelling à l’explosion : elle caresse les textures. Un pouf qui respire ; un bol qui chante ; un Sandman qui chuchote comme un vieux marchand de promesses. Les gestes comptent plus que l’énigme : Stevie écarte une mèche, Elliot serre un doudou — ces petites économies de mouvement portent l’intrigue. Le montage joue du silence — un souffle entre deux rires — et nous rappelle que l’enfance est faite de micros-événements. Esthétique : l’image travaille la douceur (papier, feutrine, velours) et le bruit — crissement, cliquetis — se mêle au score (quelques motifs de John Debney, ou vertiges pop référencés). Le cadrage aime les demi-plans ; la profondeur de champ ouvre des couloirs d’évanescence. Un plan fixe sur la chambre-cathédrale retient la lumière qui traverse les armoires — et c’est là que le film se fait confession : oui, c’est un conte pour enfants — mais c’est d’abord une leçon sur la réparation. Thématiquement, la pellicule caresse la mémoire (objets-médailles), la solitude qui se masque en bravoure, la réparation comme pâtisserie fragile. La tonalité n’est jamais moralisatrice : parfois drôle, parfois pâteux — certains diront naïf ; pourtant la naïveté est ici une stratégie, un filtre pour mieux parler d’adultes qui ne savent plus comment réparer leurs voix. Concession : le film flirte avec des poncifs du genre — creatures mignonnes, gags potache — mais l’intimité rend le tout singulier. On sort avec le goût du sable dans la bouche et la sensation d’un souffle qui hésite entre peur et tendresse. La dernière image — une main qui lâche, puis retient — demeure : fragile, vraie. Ma note : 15 / 20


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Le-General
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il y a 6 jours

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