Quand Zootopie rencontre La La Land

C'est très fun, c'est énergique, entraînant, attachant...

Cats don't dance est un film d'animation qui a eu la très bonne idée de mélanger un esprit cartoon à une pure comédie musicale classique. Les deux facettes de l'oeuvre sont extrêmement bien réussie, mais surtout, elles se répondent l'une et l'autre. Le rythme sur-vitaminé induit par le cartoon apporte un vrai tonus à la plupart des numéros musicaux, aussi bien musicalement que dans les chorégraphies.

Parce que oui, Cats don't dance va plus loin que la plupart des comédies musicales animées. Ici, on ne se contente pas de chanter, mais on danse aussi ! Et avec une bande-son jazzy jubilatoire, ainsi qu'une exploitation totale des possibilités de l'animation cartoon pour les chorés, on assiste bien à une comédie musicale endiablée qui a vraiment quelque chose d'unique...

On est emmené dans un décor classique de show musicaux : Hollywood, dans les années 30. Et on y traite les thématiques naturelles de ce cadre : l'accomplissement personnel, la poursuite des rêves... Mais là encore, c'est exploité de manière très intelligente ! L'une des grandes idées du film est d'avoir créé un univers où des animaux anthropomorphes côtoient des humains, qui s'accaparent l'entièreté du show-business. Les animaux représentent donc l'ensemble des minorités qui, à l'époque, pouvaient difficilement accéder aux premiers rôles malgré leurs talents, et étaient plutôt relégués à des rôles fonctions. Cela apporte au film de brefs moments de désillusion très touchants, et cela suffit à faire une bonne histoire !

Surtout que nos protagonistes sont si attachants que l'on s'investit totalement dans leur quête ! Deux visions s'affrontent chez les animaux : Danny est le nouveau venu, plein d'optimisme, d'engouement, dont la passion illumine littéralement ses yeux, et qui a bien l'intention de simplement faire ce qu'il aime. De l'autre côté, nous avons tous les autres animaux qui connaissent les vices du milieux, et qui ont peu à peu perdu goût à ce qui les animait. Les deux personnages les plus marquants à ce sujet sont un vieil éléphant pianiste, et surtout Sawyer, le love interest du personnage principal, qui le complémente à merveille avec son caractère cynique et beaucoup plus posé. Ces personnages ont à la fois un vrai charisme et une condition injuste très sensibilisante. Mais bien-sûr, comme dans tout cartoon, il y a des antagonistes... Et Cats don't dance se dote d'un duo de méchants aux designs et aux personnalités extravagantes et très drôles, qui se fondent parfaitement dans le style d'animation adopté.

Ainsi, avec son humour dynamique, ses références, son univers coloré et déjanté, et sa B.O. très enjouée, ce film est une vraie petite pépite du genre ! Un pur feel-good-movie, qui passe en un claquement de doigt, et dont on ressort avec des étoiles plein les yeux...