Le film est dans le synopsis...

En lisant le synopsis, je m'étais dit : "Tiens, l'histoire a l'air de tenir debout, l'idée de base est plutôt bonne, reprenant une rencontre détonante entre deux écorchés vifs de la vie". Ah ça oui, les écorchés vifs, je les ai eu. Mais pour le reste... En sortant de la salle , peut-être la lumière du jour m'avait trop ébloui, mais j'avais l'impression de lire le scénario du film au lieu du synopsis, car oui, tout est dit dedans.

Pas d'histoire réelle, je cherche encore l'intérêt, l'objectif d'Audiard (Jacques pas Michel hein!), si ce n'est montrer une accumulation de faits sociaux qu'il essaie de traiter de façon très "survolée". Puis le problème majeur selon moi, c'est que l'on tombe facilement dans le pathos. Les grands critiques ont souvent dit le contraire, mais Cannes oblige, on n'écrit pas ses critiques de la même manière. Bref, revenons à nos moutons. Audiard, de par ses plans étouffés et son scénario tragique, souhaite (en vain pour ma part) nous faire monter la larmichette à l'oeil. La fin était visible à environ trois kilomètres, la scène de début où l'on montre un père et son fils dans une situation de précarité qui se veut dramatique.... Trop, c'est trop. Comme tous ces plans inutiles, entendez par là les scènes de sexe qui n'apportent rien au film. Retrouver les sensations de plaisir quand on est amputée peut être un angle intéressant à aborder, mais ces scènes de "cul" aussi directes... Inutile est le mot!

En ce qui s'agit des acteurs, je crois que nous sommes beaucoup à penser que Schoenaerts, l'hommes au nom de famille assez simple à prononcer, est promis à une belle carrière. Je suis assez pressé de le voir dans un registre un peu différent pour me faire une idée de l'étendue de son talent (si celui-là ne se résume pas qu'à un coup de chance sur un film). Face à cette bête de jeu et de muscles, Marion Cotillard. Alors, oui, Cotillard est belle , oui, Cotillard est désirable, oui Cotillard transmet bien les émotions de femmes désespérées mais fortes. Mais avec tous ces plans interminables sur l'actrice, ce rôle sur mesure qu'on lui a taillée pourrait transformer "De rouille et d'os" en "The Marion Cotillard Movie". Je m'étendrai pas plus sur le sujet.

Cependant, quelques satisfactions, tout de même, car tout n'est pas à jeter. L'amputation des jambes est sublimement effectuée, à tel point qu'on se demande comment ils ont fait plutôt que de suivre l'histoire. Ah la la! Les joies du numérique!
Autre satisfaction (oui, ça fait deux fois que je le dis), la façon de traiter le handicap sans vouloir plagier "Intouchables". C'est une satisfaction (trois fois) qui s'avère être le contraire en même temps, je m'explique. En voulant faire l'exact inverse de THE comédie de 2011, on tombe trop dans la tragédie et cela fait penser surtout que le handicap grave fait vendre... Mais ceci est un autre débat.

Bilan mitigé donc, mais à vous de vous faire votre opinion!