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J'ai retrouvé Jacques Audiard. C'est peu dire que Un prophète m'avait déçu après avoir beaucoup aimé tous ses autres films. J'avais fait un maximum de black-out sur celui-ci (encore une fois en compétition à Cannes) et suis donc arrivé devant totalement vierge. Résultat : j'en ressors totalement bouleversé. De rouille et d'os est tout simplement parfait. A mettre sur le même pied d'égalité que De battre mon cœur s'est arrêté, jusque là mon préféré du réalisateur. Sa mise en scène est juste ici puissante. Virtuose, maitrisée, simple et sophistiquée à la fois. Visuellement, il se surpasse même si les personnages sont bien le seul fil conducteur. Tous les plans sont magnifiques. La lumière superbe. Rarement Marion Cotillard a été aussi bien filmée. Quand elle est de dos dans la scène de la discution sur la plage, c'est juste beau à pleurer. La musique de Alexandre Desplat est aussi belle que discrète et efficace. Bien sûr le scénario est tout aussi fort. Une grande mise en scène ne se fait pas sur du vent. Et ne peut donner qu'une interprétation en adéquation. Marion Cotillard trouve donc là son meilleur rôle (sans maquillage mais sans jambes aussi...). Elle est juste parfaite (prix d'interprétation ?). A partir de l'accident, chacune de ses apparitions m'ont fait pleurer. Espérons que ce rôle redorera son blason, paradoxalement bien terni en France après son Oscar et sa carrière à Hollywood. Le couple qu'elle forme à l'écran avec Matthias Schoennaerts est juste bouleversant. Après Bullhead, celui-ci explose une nouvelle fois à l'écran. Avec toujours ce charisme et ce magnétisme animal, il confirme qu'il est vraiment la révélation de l'année. Une belle carrière est lancée. On retrouve aussi l'autre révélation Corine Masiero (Louise Wimmer) encore une fois très bien, ainsi que l'émouvante Céline Salette et le toujours sans faute Bouli Lanners. Si le film est dur, noir et âpre, il se dégage quelque chose de très doux, de très beau et une très belle poésie. Une sorte de pudeur des sentiments qui ne peuvent exploser qu'avec une certaine violence. Après quelques minutes, mon cœur s'est serré pour ne plus bouger jusqu'à une fin magnifique (trop facile pour certains) et d'où le trop plein s'échappait à intervalles réguliers tiraillé entre les larmes, les rires (parfois) et une émotion pure et poignante comme on en a pas vu depuis longtemps. Un film intense et profond, de ceux qui marquent durablement. Une histoire d'amour magnifique, un mélo puissant comme on voit presque plus. Le plus beau film français de l'année pour l'instant. Une vraie claque et un coup de cœur pour un chef d'oeuvre...
ffred
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le 7 juin 2012

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ffred

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