Grâce l'appui de James Huth (alors auteur de Serial Lover et futur réalisateur de Brice de Nice et Hellphone, hum...), deux jeunes réalisateurs français partent aux States réaliser leur premier film. Avec un financement exclusivement français, ils tournent à Hollywood un road movie fantastique inspiré de la légende de la Dame Blanche avec une poignée d'acteurs au rabais et un budget rikiki (qui les freinera maintes fois durant le tournage, le faisant durer près de deux ans) mais une volonté de fer qui amènera le film à être salué par plusieurs festivals et une sortie DVD en France fin 2007, quatre ans après sa sortie originale, dû à la fermeture d'une des maisons de production. Bref.


Dead End suit une petite famille typiquement américaine inspirée des Griwald qui part sur les routes fêter Noël chez les grands-parents comme chaque année. Mais après avoir pris en stop une étrange femme en blanc et son bébé, tout va petit à petit dégénérer et les membres de la famille vont disparaître au fur et à mesure... Gorgé d'humour noir parfois très (trop?) décalé, économisant les effets sanglants par manque de budget et souffrant parfois d'un cabotinage ahurissant de la part de ses interprètes (notamment Ray Wise et Lin Shaye, la Elise Rainier des Insidious déjà bien coltinée aux films du genre), ce premier long-métrage ne marque certes pas les esprits mais reste une agréable surprise de par son scénario inventif et son atmosphère lancinante.


Puisant autant leur inspiration dans les écrits de Stephen King que dans les légendes urbaines, Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa livrent un film attachant, variante horrifique de Bonjour les vacances mélangée à Twin Peaks (avec Ray Wise d'ailleurs) qui ne manque jamais de rebondissements et de séquences dingues et déphasées, certaines pouvant fortement rebuter (la masturbation nocturne de cette tête à claque d'ado n'est pas nécessaire mais reste bien fendarde), d'autres effrayer (les diverses apparitions "fantomatiques" qui peuplent le métrage). Au final, mini-film fauché mais véritable surprise fantastique, Dead End mérite une habilitation parmi les meilleurs films du genre, autant qu'une prouesse impensable pour un premier film français tourné aux États-Unis.

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le 15 avr. 2020

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