L’irlandais Liam Neeson aurait-il donné envie à la britannique (et amie) Emme Thompson de se lancer dans le cinéma de série B et d’action? Bon, certes « Dead of Winter » n’est pas aussi dirigé vers la castagne et les fusillades qu’un « Taken ». Néanmoins, il ressemble parfois dangereusement à certains films de la dernière partie de carrière du comédien du type « Ice Road » ou « Sang-froid » pour ne citer que certains exemples corrects et se situant dans un univers hivernal et glacé. En effet, Thompson incarne une quidam qui va se retrouver dans une situation tendue où elle va devoir se battre pour sa survie du haut de ses soixante-six printemps.
« Dead of Winter » commence bien et sait accrocher son spectateur. On se demande qui est cette dame seule qui va pêcher sur un lac gelé tout comme l’identité de ces ravisseurs isolés au milieu d’une cabane dans la forêt gelée. Le film va vite bifurquer vers l’action privilégiant le suspense et les péripéties aux couches de profondeurs psychologiques permettant de densifier les protagonistes. Et si le spectacle est au rendez-vous avec moments de tension et scènes musclées, ce versant-là demeure assez basique même s’il est efficace et que les décors enneigés du Minnesota (bien que le long-métrage soit tourné en Finlande) apportent un semblant d’originalité. En outre, ces derniers sont plutôt bien exploités.
On aurait préféré un peu plus d’émotion et des personnages plus approfondis, surtout quand on connaît le fin mot de l’histoire. Car leurs caractérisations et leurs motivations - qu’on ne déflorera pas - sont assez originales pour surprendre. Mais « Dead of Winter » privilégie le côté thriller au drame alors tout cela est vite mis de côté. Dommage quand on a des actrices comme Emma Thompson, qui se révèle épatante dans un rôle étonnant pour un film qu’elle a produit de manière tout aussi étonnante, avec en face Judy Greer. Celle-ci s’acquitte également avec métier de son rôle d’antagoniste.
Il y a tout de même quelques invraisemblances dans le récit qui empêchent d’adhérer pleinement à la proposition. Certaines sont juste fonctionnelles (la moufle perdue ou le mot sur la vitre) mais d’autres, plus gênantes, sont davantage comportementales. Par exemple, le mari qui change bien vite son fusil de braquet. Il est probable qu’on ne se souvienne pas très longtemps du film une fois sa vision terminée mais il a le mérite de se clore sur un final sur la glace très réussi, se terminant lui-même sur des images sous-marines sublimes. Une belle idée de mise en scène pour un film au demeurant assez anodin dans son traitement malgré un potentiel certain.
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