Un an s’est écoulé… J’ai enfin eu l’occasion de voir ce film dont tout le monde me parlait, on m’a rabâché que c’était « top », que c’était « trop drôle », j’ai même failli devenir SM à force de bouffer du latex.


Malheureusement, autant vous dire que je ne me suis pas tapé le cul par terre (rien de sexuel là-dedans, je vous vois venir).


Synopsis : Deadpool, est l’anti-héros le plus atypique de l’univers Marvel. A l’origine, il s’appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, Deadpool va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie.


Réalisation : Tim Miller. J’ai déjà oublié son nom tellement sa performance m’a marqué, jamais je n’ai vu de « réal » aussi foirée dans un Marvel.


Dès le premier acte du film – et ce jusqu’à la fin – on nous sert des plâtrés de scène en slow-motion, technique devenu has been dans un long métrage après la sortie de Wanted, choisis ton destin (2008) -qui en avait usé de manière orgiaque – avec des très gros plans sur les cartouches qui tombent au sol ou des ralentis sur le mec qui fait un roulé-boulé dans les airs.


« Ouuuhh le rabat joie !!! » Que l’on soit d’accord : dans une approche strictement esthétique, c’est classe dans Matrix par exemple, d’une part car c’était novateur à l’époque, et d’autre part car le film tient la route.Dans le cas de Deadpool, c’est mal utilisé et donc ça fait gadget avec tout le reste qui est déjà bancal. Je préfère prévenir, mais après 1h45 de film, tu as l’impression de voir le monde en accéléré.


Un autre point de détail m’a interpellé, mais il s’agit probablement d’un problème générationnel : on ne peut plus s’empêcher, dans les films ou les séries, de vendre du dégueulasse à l’image. Je ne parle pas de gore ou de violence, mais vraiment d’éléments visuels qui donnent la gerbe. Je ne suis pas contre un peu de sang, mais cela doit être utile au récit.


Dans le cas de ce film, on rentre tout de même dans le cadre d’un film de super-héros, avec ses codes et son public (même en censure -12 ans): montrer un mec qui suffoque dans un cercueil en verre pendant des heures, sans que le récit lui-même ne soit porté sur un sujet lourd de sens ou sur la peur du spectateur, cela ne sert à rien. C’est juste pour faire du dégueu au possible, ce qui n’a absolument aucun sens, chaque élément d’un film doit être pensé dans le cadre dans lequel ce même film s’inscrit.


• Casting et personnages : Ryan Reynolds. Oui c’est tout, le reste est aussi vide que le contenu des infos de TF1 à partir de 20h02.


Le reste du casting est plus que banal mais le générique de début, que je vous laisse déguster, nous le fait bien comprendre. Il est tout de même dommage que le méchant d’un film de super-héros soit aussi peu travaillé, tant en terme d’introduction dans le récit (que fait-il ? d’où vient-il ? par quelle démarche devient-il le méchant ?) que dans l’intérêt global du personnage, qui sert uniquement à défigurer notre pauvre M. Pool et à lui chourer sa gonz’.


On peut noter le clin d’œil aux X-Men avec l’introduction de deux personnages, un Baloo métallique et une ado explosive, qui sont ici uniquement pour donner du corps à un ensemble de personnages bien pauvre, qui manque d’homogénéité et dont les personnalités manquent de profondeur.


• Récit, narration et scénario :



Ah voilà, on est à jour.


Cette phrase prononcée par le héros (à l’adresse du spectateur) après une heure de visionnage est symptomatique de la première partie du film. Celle-ci est en fait utilisée comme un flash-back géant afin de nous présenter le cadre historique des personnages, ainsi que la transformation d’un homme ordinaire en guignol moulé dans du latex. C’est (très) long, et à la fin, même le personnage principal à l’air de se faire chier. D’autre part, je ne suis pas contre l’échange direct entre le film et son spectateur, mais cela coupe totalement la fluidité de l’action.


Je ne m’attarderais pas sur des éléments de récit qui sont introduits à certains moments, et qui n’ont aucun lien logique avec d’autres séquences du film. Par exemple, on nous fait comprendre que le héros parvient à entendre les pensées des gens qu’il croise, par un système de multiples voix-off superposé à une caméra subjective. La logique voudrait que cet élément soit repris par la suite, faisant partie des pouvoirs du héros. Ce n’est pas le cas ici, et à aucun moment cet élément ne trouvera une quelconque utilité. A part ça, ce n’est pas du cache-misère.


Avec les parties dégueu nous avons aussi droit à un humour « décapant » comme j’ai pu le lire dans de nombreux journaux. Oui c’est vrai que dire « bite », « couille » et « chatte » toutes les 5 minutes c’est décapant, j’en suis encore tordu de rire. On rigole malgré tout devant certaines réparties, et le pseudo-générique de début est hilarant. Je n’en veux pas à l’auteur du script, qui nous sert de l’humour à la Very Bad Trip, très en vogue en ce moment dans la jeunesse américaine (et malheureusement aussi européenne). Franchement pas fan.


Dernière chose, je sais que Marvel fait partie du groupe Disney, mais on est pas dans Cendrillon : le héros se barre de chez lui sans rien dire pendant un an, revient défiguré, meurtri, et euh…moche. Sa femme, qui sortait avec Ryan Reynolds, peut retomber amoureuse de lui « après une période d’adaptation ». What ?? Personnellement, je ne suis pas sûr que ma femme reste si je passe de Brad Pitt à Hellboy du jour au lendemain.


La scène de ouf : Les génériques de début et de fin. Le premier car c’est un énorme fuck adressé au star-system hollywoodien.


Le second car la bande-son est parfaitement adapté au tout dernier cut du film, un bon vieux happy-end à l’américaine. Que d’originalité.


La scène pourrie : J’ai pas assez de place pour tout mettre. Oui je me dis la même chose en mettant mon boxer le matin. #blaguemacho


Mon avis : Le plus mauvais Marvel depuis…euh…j’étais pas né ! Scénario bancal, récit tordu et totalement vide. Seules quelques vannes laissent le bateau flot, mais un seul visionnage me suffira.

Bad_Valoche
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le 23 mars 2017

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Bad_Valoche

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