Le contexte définit lui-même le genre du film : nous sommes en 1940, les alliés sont repoussés jusqu'à la côte de la Manche par l'armée allemande, et se retrouvent pressés comme des fruits mûrs à Dunkerque, où un enfer les attend avant d'espérer retrouver la patrie anglaise. Dès lors, Dunkerque n'est plus un film de guerre comme on pouvait le penser, mais de survie. Et ça change tout.
Seb, c'est bien
Nolan ne s'embarrasse pas de nombreux dialogues afin de présenter ses personnages, quelques plans insistants permettent une identification rapide des protagonistes.
En revanche, l'ennemi s'avère invisible tout au long du film, l'armée allemande n'étant filmée à aucun moment, hormis leurs avions et à un moment très précis que je ne vous contrais pas. Vous noterez que nous avons davantage peur d'un ennemi que l'on ne voit pas, a fortiori lorsque la sensation d'enfermement est importante, ici symbolisée par la plage, coincée entre la terre où les allemands avancent, et la mer où c'est..euh...froid (on retrouve cette sensation d'angoisse oppressante dans Alien par exemple).
Dès le début, les personnages (et par extension nous, heureux spectateurs coincés dans la même cocotte minute) sont mis sous pression par l'arrivée de l'ennemi invisible et nous avons droit (Nolan oblige!) à la B.O sensationnelle de Hans Zimmer, omniprésente du début à la fin du film. L'immersion est totale, et JAMAIS je n'avais encore eu ce sentiment d'être à ce point dans l'action, sur cette maudite plage.
Il fait froid, c'est sale, et les personnages savent que cette guerre est loin d'être terminée. Nolan n'a pas eu besoin de recourir aux dialogues pour le montrer, les images et la BO s'en sont chargées.
Tout le propos est appuyé par des décors entièrement naturels, et une ambiance à glacer le sang.
Le triangle
Là où on pouvait pavoiser avant d'avoir vu le film, en critiquant le fait que Nolan ai choisi une histoire vraie pour son nouveau long-métrage (donc potentiellement moins de créativité dans l'histoire de base), celui-ci en prend le contre-pied.
On peut imaginer le scénario de ce film en triangle : l'histoire est divisée en 3 parties distinctes filmées alternativement (et dans une temporalité différente!), mais qui se rejoignent aux moments clés. On suit à la fois les soldats sur terre, les aviateurs de la RAF et des civils en bateau, donc tous les acteurs de la guerre. Cela crée beaucoup de dynamisme au récit, et on se plaît à jouer avec les intentions du réalisateur-scénariste à chaque switch.
Chef d'oeuvre ou pas chef d'oeuvre ?
Seul l'avenir le dira mais ce qui est certain, pour être un admirateur de la filmo de Nolan, c'est que ce film marquera cette année ciné 2017. Pour ma part, la qualité de la réalisation et cette bande-son à tomber resteront comme un grand moment : il y aura un avant, et un après Dunkerque.