Attendu comme le Messie (d’ailleurs Deadpool se nomme le petit Jésus Marvel durant tout le film), le seul film du MCU de cette année (et le premier à intégrer les personnages issus de la Fox) va probablement cartonner en salles car il va combler le manque des fans de l’univers de la firme aux idées, faire vibrer la fibre nostalgique des amoureux des mutants, récompenser ceux de « Deadpool » qui trépignaient d’impatience de découvrir le troisième volet mais aussi offrir une bouée de sauvetage après les catastrophes qu’étaient les dernier Marvel (« Thor : Love and Thunder », « Ant-Man Quantumania » et « The Marvels »). Oui ce « Deadpool & Wolverine » avait un gros cahier des charges sur les épaules et un programme plutôt garni à assumer. Et on ne peut nier qu’il est bien meilleur que les films précédemment cités mais pas que le premier volet de « Deadpool » qui était une excellente surprise. La lassitude est là et hormis les fans hardcore du MCU et les geeks, pas sûr que ceux n’étant pas fan de tout ce bazar soient forcément satisfaits d’un tel long-métrage qui enchaîne les références et une certaine mélancolie d’une ère passée.
Curieusement, « Deadpool & Wolverine » en fait aussi sa qualité, comme un gros cadeau de Noël estival qui célèbre vingt années de super-héros au cinéma. On a aussi droit à des piques lancées à tous les studios mais sans méchanceté gratuite et avec brio comme à la Warner (« Furiosa ») ou à Universal (« Les Minions ») ou à Sony avec « Spider-Man ». Ne manque que la Paramount à l’appel. En revanche, la Fox avalée par Disney est ici de tous les plans, pour le pire (les dialogues sur explicatifs sur le sujet) et le meilleur (le logo ensablé). On attendait tout de même un feu d’artifice avec la résurrection de Hugh Jackman en Wolverine. C’est cool mais pas transcendant et pas sûr que l’acteur australien ait bien fait de resigner après ses superbes adieux dans « Logan ». Les caméos sont jouissifs pour la plupart et très surprenants mais on ne peut s’empêcher de penser que le prétexte du multivers devient un gadget de fan service exploité jusqu’à la nausée. C’est amusant sur le moment mais complètement vain et le film en lui-même est presque inutile au-delà de la blague.
Ryan Reynolds excelle toujours dans le rôle qu’il aime et cela se sent. On ne peut qu’admirer l’investissement de l’acteur dans cette licence et son amour pour le personnage. Les seconds rôles vus dans les autres volets de « Deadpool » sont des figurants car le script est trop occupé à aligner quatrième mur, caméos de prestige et autres mutants. La méchante est quant à elle un peu plus réussie qu’à l’accoutumée pour un Marvel mais rien d’extraordinaire non plus. Les moments qui tentent d’être graves ou dramatiques tombent à l’eau, noyés dans le délire et un humour perpétuel plus ou moins drôle selon l’humeur et notre attachement à tous ces personnages et films. Nostalgie, références, regard dans le rétroviseur et préparation de l’arrivée des personnages Fox dans le MCU sont un menu bien trop bourratif pour un film à l’histoire accessoire qui relève presque d’un enchaînement de sketches. Côté action, rien de bien fou non plus et la mise en scène est basique au possible. Au final, c’est distrayant mais un peu décevant et c’est le genre de film qui va vite devenir obsolète, broyé par son cahier des charges épinglé à une époque donnée. Quant aux spectateurs lambda qui ne sont pas familiers avec tout cela, ils risquent de fortement s’ennuyer et de trouver tout cela extrêmement mauvais et vide. Mais voyons le bon côté des choses, niveau super-héros, c’est peut-être le film le plus fun et correct depuis trois ou quatre ans...
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