Du sang sur la neige

Que dire de neuf concernant un nouveau film estampillé Détective Conan par rapport aux épisodes précédents sortis au cinéma ?

Parce qu'année après année, la saga, sur grand écran, se pare des mêmes qualités, du même lore de plus en plus touffu, explorant cette fois-ci le versant sécurité intérieure de la série, et des mêmes dynamiques d'enquêtes bien retorses et surtout plus complexes qu'il n'y paraît.

Devant cette Mémoire Retrouvée, qui complète la carte postale du Japon moderne vu par Shinishi, il n'est pas interdit de se sentir en terrain connu et confortable, jusque dans les décors enneigés déjà arpentés par Les 15 Minutes de Silence.

Il y a toujours eu, dans Détective Conan, un rapport un peu spécial à la victime et au crime commis, traduisant toute la tristesse de certaines situations et de certains mobiles. Il est intact en 2025. Et La Mémoire Retrouvée, à côté de cela, investit un aspect politique dans son intrigue, exposant en arrière plan le dessin d'une réforme de procédure du plaider coupable qui constituera l'un des enjeux annexes du récit.

Tandis que le film offre ce que le spectateur fan attend de la licence, avec un petit supplément de spectaculaire prenant la forme de deux courses-poursuites échevelées.

Mais, un truc que l'on pourrait lui reprocher, c'est son utilisation du personnage de Kogoro, le détective endormi, toujours un peu en retrait alors que La Mémoire Retrouvée aurait dû, vu son sujet, le propulser comme le cœur battant de son récit et lever un coin du voile de son passé.

Or, cette nouvelle aventure n'exploite ce terrain que de manière assez timide, ce qui est un peu dommage au bout du compte. Même si elle reste solide et agréable à suivre en s'investissant, aux côtés du jeune Conan à découvrir tant les cadavres que les souvenirs recouverts par le manteau neigeux de Nagano.

Behind_the_Mask, mémoire assassine.