Un premier film pour le coscénariste de la palme d'or Anatomie d'une chute (2023), Arthur harari, et une vraie réussite avec ce film noir dans le milieu des diamantaires. La trajectoire du jeune Pier (Niels Schneider, excellent ) parti à Anvers dans une famille de diamantaires (oncle, cousin) pour venger son père, captive. "Tu observes, et tu prends" lui conseille-t-on. Mais le diamant noir, est-ce ce père, tailleur de diamants spolié par sa propre famille et mort dans la misère ? Ou bien Pier lui-même, présence charismatique et ange duplice, élève doué pour le métier et pris dans un conflit de loyauté ? Le film polit les facettes du diamant et diffracte les fils du drame qui se noue. Le destin familial croise la mythologie du géant à la main coupée Antwerfen, et comme dans L'homme qui tua liberty valance, pour Pier, "quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende ".
Scénario et montage, tout fait sens et conduit à réinterpréter rétroactivement le prologue. Le film montre et développe une réflexion sur la taille des diamants, la manière dont une pierre taillée laisse entrer et sortir la lumière. Des phénomènes optiques comme la réfraction et la diffraction trouvent une traduction dans le scénario et le montage... Éblouissant !