La paix. Il y a fort longtemps avant que les fondateurs établissent notre société, ce mot n'avait aucun sens. Un idéal aussi insaisissable qu'un rêve. À présent, 200 ans plus tard, nous sommes tous la preuve vivante que la paix est bel et bien possible. Il y a à cela une raison, notre système des Factions : Érudits, Audacieux, Fraternels, Sincères et Altruistes. En séparant les gens selon leur personnalité et leur aptitude nous avons créé une société divisée en faction pour conserver le contrôle et maintenir l'ordre et la justice. Mais cette harmonie précaire et sujette à des menaces. Nous devons faire face à des petits groupes d'individus vraiment dangereux. Nous les avons appelé : « les Divergents ». Ils représentent en substance tout ce qu'il y avait de pire dans l'humanité. Des rebelles, insoumis et incontrôlables. Voilà 5 jours, un groupe de Divergents se faisant passer pour des Audacieux ont attaqué sans pitié les Altruistes, cherchant à saper le système des Factions en s'en prenant à ses membres les plus vulnérables. Ces Divergents méprise notre système parce qu'ils sont incapables de s'y conformer. Pour preuve, ces rumeurs comme quoi c'est moi qui aurait planifié l'attaque contre les Altruistes. Rien de plus que de la propagande de Divergents. Je consacre tout mon existence à traduire en justice ces fugitifs. J'ai usé de mon droit de présidente du Conseil pour instaurer la loi martiale jusqu'à ce que j'estime que toute menace envers notre sécurité a été éradiqué. Nous sommes tout ce qui reste de l'humanité. L'imposante clôture qui entoure cette ville nous protège peut-être de la toxicité de l'environnement extérieur, mais il faut faire face à tout ce qui pourrait nous contaminer de l'intérieur. Quand on incarne le dernier espoir de la civilisation, la paix n'est plus seulement un idéal. C'est une obligation. Et c'est à notre communauté de se lever contre son seul véritable ennemi : « Les Divergents ».




J’ai du sang sur les mains et j’ai appris à vivre avec.



Divergente 2 : L'Insurrection, est une adaptation cinématographique du deuxième volume de la saga littéraire dystopique en trois tomes écrite par Veronica Roth, qui s'inscrit dans une appropriation cinématographique par une mouvance littéraire destinée aux adolescents spécialement portée sur grand écran pour répondre au succès de Twilight. Pour cette suite, le réalisateur Robert Schwentke, succède au premier cinéaste Neil Burger, et on peut dire qu'il ne fait pas les choses à moitié en inscrivant son œuvre dans une conduite bien moins romantique pour un maximum d'action. Schwentke nous plonge à nouveau dans les méandres d'un Chicago futuriste post-apocalyptique, avec une population qui pour survivre à la destruction totale d'une guerre dont on ignore encore la source, obéit à une infrastructure bien précise. Une élaboration génétique qui a conduit le peuple à se diviser en plusieurs catégories caractérisées par des traits comportementaux uniques à travers 5 Factions : les Altruistes, les Audacieux, les Érudits, les Sincères et les Fraternels. Auxquels s'ajoutent deux castes hors systèmes que le gouvernement délaisse avec les Sans-factions, où traque avec les Divergents. Le récit reprend quelques heures après les évènements du premier film avec Tris (Shailene Woodley), Quatre (Theo James), Caleb (Ansel Elgort) et Peter (Miles Teller), qui après avoir empêché l'éradication des Altruistes par les Érudits alliés aux Audacieux deviennent des fugitifs contraints de fuir la Capitale. À la tête du complot Jeanine Matthews (Kate Winslet), qui va découvrir au même moment une boîte mystérieuse conservée dans la maison des parents décédés de Tris. Un artefact essentiel dans lequel serait enfermé les réponses entourant la société des Factions. Seulement, elle aura besoin d'un Divergent pour déverrouiller la boîte et l'ouvrir. S'enclenche une chasse implacable aux Divergents, alors que le quatuor se cache chez les Fraternels gouvernés par Johanna Reyes (Octavia Spencer). 


L’Insurrection présente une nouvelle intrigue qui s'accorde adroitement avec le premier long-métrage pour former une histoire complète articulée autour du pardon, de la de la maturité et des responsabilités. Un récit dans lequel l'on va découvrir les Factions encore non explorés ainsi que les Sans-factions (les rejetés de la société), pour une résolution intelligente qui d'un côté clôture des événements précis démarrés depuis l'aventure précédente, pour en ouvrir des nouvelles via un cliffhanger final offrant des perspectives divertissantes au(x) prochain(s) film(s) à venir. S'ajoute une révélation primordiale et essentielle autour du génome Divergent empêchant ce deuxième opus de passer pour un simple film de transition. Une suite mouvementée diluée sous un rythme haletant qui laisse peu de temps morts tout en développant la dramatique de son héroïne principale mais au détriment des autres personnages pour la plupart sacrifié au nom de l'action. Une action qui tient ses promesses à travers des séquences autant spectaculaires que violentes et intenses. En témoigne l'invasion des Sincères par les Audacieux avec des soldats qui s'en prennent aux enfants durant une séquence riche en drames et en rebondissements. La course poursuite entre les Audacieux et notre quatuor héroïque qui n'a d'autres choix que de fuir de chez les Fraternels ne manque pas d'adrénaline. De même que l'infiltration du train qui s'achèvera sur une baston générale réjouissante contre les Sans-factions. Survient le final aux effets impressionnants lors d'une simulation virtuelle mais mortelle obligatoire pour déverrouiller l'artefact. Un grand moment à l'origine de deux scènes visuellement bluffantes et excitantes où Tris va se livrer à des épreuves incroyables comme sauver sa maman d'une maison volante en feu, une projection dans un vide qui dématérialise la matière à mesure quelle approche, ou encore lors d'un duel bluffant contre elle-même. Un corps-à-corps exagéré mais jouissif d'une puissance destructrice proche de Man of Steel par Zack Snyder. Un moment explosif que la réalisation parvient à rendre avec efficacité appuyée par une composition musicale de Joseph Trapanese entraînante bien que moins marquante que pour l'opus précédent. Des exemples qui font de Divergente 2 un bon film d'action. Mention honorable durant le cours mais intense duel entre une Tris enragée et un Peter qui aurait mieux fait de ne pas la provoquer.


Au niveau de la distribution Shailene Woodley en tant que Beatrice Prior alias "Tris", casse la baraque ! Une héroïne endeuillée par la mort de ses parents et de ses amis. Une émotion qui l'étrangle de culpabilités au point de ne plus pouvoir en dormir. Un sentiment qu'elle va tenter de dépasser par une explosion de violence. Une bombe à retardement qui défonce tout sur son passage et qui va totalement s'abandonner à l'aspect Audacieux de sa personnalité Divergente. Pour l'occasion la comédienne nous gratifie d'un nouveau look avec sa coupe de cheveux coupée court qui colle bien avec le caractère enflammé de son personnage. Theo James pour Tobias Eaton, alias "Quatre", a toujours autant la classe. Cependant le comédien bien tout du long présent est moins employé qu'auparavant, essayant surtout de suivre le rythme d'enfer de sa bien-aimée. Le duo Tris-Quatre fonctionne toujours aussi bien. Un couple crédible à l'écran qui parvient à ne pas tomber dans la caricature.
« - Il faut qu'on tue Jeanine.
- Je sais. Mais on n'est pas prêts. »

Miles Teller dans le rôle de Peter Hayes prend plus de place pour mon plus grand plaisir. Un Audacieux diabolique difficile à cerner capable de vous sauver la vie comme de vous planter un couteau dans le dos. Son intelligence n'a d'égale que son imprévisibilité, ce qui le rend passionnant à suivre. La rivalité qui l'oppose à Tris qu'il surnomme "Pète-sec" mouvemente le récit et le gratifie par là même de dialogues amusants.
« - Je sais que tu tireras pas.
- Pourquoi tout le monde dit ça ?
- [Elle tire aussitôt] »

Caleb le frère jumeau de Tris par Ansel Elgort prend un peu plus de place à travers un rôle difficile à juger. On retrouve avec plaisir Kate Winslet en tant que Jeanine Matthews, chef des Erudits et une fois encore l'antagoniste principal de Divergente. La comédienne est habitée par son personnage doté d'une forte présence. Une Hitler au féminin capable du pire. La dualité qui l'oppose à Tris fonctionne. Jai Courtney sous les traits d'Eric, un leader des Audacieux, est une fois encore convaincant en tant que salopard impitoyable qui va finalement trouver une résultante contre Quatre. Mekhi Phifer pour Max, le leader principal des Audacieux me surprend tant il se laisse finalement marcher dessus par Jeanine mais aussi son propre bras droit Eric. Zoë Kravitz pour Christina est transparente, bien moins présente que durant le premier opus, au même titre que Tori par Maggie Q, qui ne doit posséder qu'une ou deux répliques à tout casser. Enfin parmi les nouveaux venus, on retiendra surtout Naomi Watts en tant qu'Evelyn Johnson-Eaton : de Tobias et ex-femme de Marcus leader des Altruistes. Elle dirige les Sans-factions et se pose comme une femme avide de vengeance et de pouvoir.



CONCLUSION :



Divergente 2 : L'Insurrection réalisé par Robert Schwentke et adapté de la saga littéraire écrite par Veronica Roth, est dans l'ensemble une bonne suite. Un divertissement qui répond aux attentes générées par le premier film tout en incluant un nouveau souffle. Une aventure généreuse en action qui alterne adroitement rebondissement et développement dramatique sous une réalisation visuellement inventive et spectaculaire qui s'articule autour d'un casting attrayant avec une héroïne en mode Bad Girl.


Un constat positif à tout de même modéré par sa texture littéraire adolescente qui malgré quelques idées intéressantes à du mal à sortir de son schéma narratif usuel ce qui fait qu'on est obligé de passer par quelques raccourcis faciles.



C'est ce qui arrive aux... aux gens qui sont proches de moi. Ils souffrent où ils sont tués... Je n'arrive pas à me le pardonner.


B_Jérémy
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le 20 juil. 2022

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