Dr Jerry et Mister Viol

Cette variation autour du Dr Jekyll commence de manière intrigante. Avec cette ambiance irréelle, où se mêlent une BO expérimentale et des jeux de lumières très contrastés. Et puis l’on comprend que tout le film se déroule en huis-clos. Des individus de la bonne société sont réunis le temps d’une soirée, pour célébrer les fiançailles du Dr Jekyll et de sa promise. Sauf qu’un violeur-tueur en série va jouer les troubles fêtes.

De bonnes idées, malheureusement complètement gâchées.

Déjà, les acteurs sont effroyablement mal dirigés (je précise que j’ai vu le doublage français, j’ignore s’il en existe d’autres plus convaincants). La plupart jouent totalement faux. Mentions spéciales à Patrick Magee, dans son dernier rôle, et Howard Vernon. Deux « gueules » habitués des productions mineures, qui quand ils sont bien utilisés donnent du cachet. Là c’est la catastrophe, on a l’impression qu’ils ne sont pas dans le même film.

Il faut dire que l’écriture et le montage n’aident pas. Rien ne semble avoir de logique dans cette grande demeure. Ni les réactions des personnages, ou leur emplacement lors des attaques. Ni leurs dialogues abscons sur la médecin transcendantale. Ni le montage des scènes d’agression, très brouillon.

Tandis que le suspense est très limité. A moins que vous ne soyez dans le cas très improbable où vous n’auriez jamais entendu parler de l’histoire du Dr Jekyll, vous devinerez immédiatement qui est l’assassin. Sauf que le scénario n’en fait pas grand-chose. Les motivations du Dr Jekyll à boire son élixir resteront par exemple très nébuleuses.

Je souligne tout de même quelques audaces voulues par Walerian Borowczyk. Dans la violence des attaques. Ou la sexualisation de Mr Hyde. Le réalisateur s’est même permis de dévoiler son priape, et j’espère que c’est une prothèse sinon Gérard Zalcberg doit avoir recours à des slips sur-mesure !

Enfin cela ne sauve pas le film, médiocre à mon sens. Je suis surpris de lire des critiques positives, soit je suis complètement passé à côté de l’ensemble, soit j’étais le seul à être sobre quand je l’ai vu…