Plus de 30 ans après, Stephen King a décidé de faire une suite à son culte Shining, forcément il a fallu l'adapter au cinéma.
La tâche était dur, la comparaison avec l'immense film de Kubrick est obligatoire.
Sur ce point on sent qu'il y a, durant la majeure partie du récit, un désir de s'émanciper de l'oeuvre culte du papa de 2001 ou de Orange Mécanique. Elle est citée plusieurs fois forcément, quelques petits easter eggs, quelques références, des musiques et même des scènes retournées ou des retours de personnages, toujours avec des acteurs différents, ce qui est un peu déconcertant. Mais honnêtement jamais cela n'a m'a gêné, jusqu'à ce final assez énervant.
Le final est très mitigé. La où depuis le début on voyait que le réal s'ecartait du Shining de Kubrick, malgré quelques réfs comme je l'ai dit, dans cette dernière partie c'est tout le contraire, il le copie vulgairement. Quel intérêt de refaire la scène ou Jack Nickolson à l'époque passait sa tête à travers le porte défoncée à la hache, avec une nouvelle Wendy Torrance couteau à la main. Ou même d'autres petits bouts de scènes avec des acteurs différents que dans le film de 1980. Le retour dans un Overlook sans âme ne fonctionne pas, la passation avec Shining ne fonctionne pas. Les escaliers, l'architecture, les décors, l'échange au bar, tout semble faux. Au contraire d'un Ready Player One un an plus tôt.
Je dis mitigé car il y a quand même des moments surprenant, où l'illusion fonctionne, et puis l'action et l'issue ne sont pas mauvaises.
C'est vrai que l'intrigue du film n'est pas inintéressante, c'est sympa, trop sympa justement, trop lisse, sans grandes envolés. Cela dit ça doit venir du bouquin qui apparemment n'est pas fou fou. Il y a quand même pas mal de bonnes choses qui permettent de ne pas s'ennuyer malgré la longueur assez conséquentes du métrage.
Mike Flanagan prend bien son temps pour placer son cadre et ses personnages, et c'est justifié. On y retrouve Danny Torrance, désormais adulte et surtout alcoolique comme l'était son père à l'époque. Il y a aussi le personnage de Rebecca Ferguson, très mystérieux et envoûtant. J'ai aussi pas mal apprécier le fait qu'on se concentre et qu'on assume faire un pur film fantastique, jamais on ne tombe dans la facilité de se dirigé vers un côté horrifique, qui n'aurait pas eu lieu d'être. On peut même dire que ce n'est pas trop mal filmé, sans fulgurance non plus.
C'est vraiment ça le problème de ce film. C'est n'est pas mauvais, ce n'est jamais chiant, mais ce n'est jamais transcendant non plus. Ce qui fait qu'on passe un bon moment devant ce Doctor Sleep, mais il va être oublié quelques jours plus tard, et jamais on ne le reverra.