Pour les adeptes de héros névrosés dans plusieurs réalités...

Je suis un fidèle spectateur des différents épisodes du MCU qu’il s’agisse des films sur grand écran ou des séries disponibles sur Disney +. Docteur Strange in the multiverse of madness était annoncé comme un événement majeur de la quatrième phase de la grande trame narrative chapeautée par Kevin Feige. Elle devait marquer l’immersion profonde de l’intrigue dans le multiverse après la présentation qui en avait été faite dans les série Loki et What if ou le premier contact effectué sur grand écran dans Spider-Man : no way home. Concernant les prérequis nécessaires a priori pour profiter pleinement du film, il semblait pertinent d’avoir vu WandaVision et What if. La première série permet de mieux comprendre les enjeux de l’antagoniste du film. La seconde offre une présentation intéressante des réalités parallèles. Les enjeux de nouvel opus me semblaient importants. Allait-il perdre le MCU en perdant des spectateurs dans son labyrinthe narratif ou au contraire offrir un nouveau souffle en lui proposant de nouvelles perspectives ?


Après une introduction pleine de couleur et de rythme mettant en action une version alternative de Strange, nous découvrons notre version connue du sorcier invité au mariage de Christine Palmer, l’amour de sa vie. Alors qu’il essaie de faire bonne figure, il doit enfiler sa cape pour affronter une immense créature démoniaque. A priori cette bestiole chassait une jeune fille au pouvoir particulier : celui de naviguer entre les réalités. Afin de protéger cette nouvelle venue, Strange sollicite Wanda Maximov et ses talents de sorcière. Hélas, il semblerait que la frontière entre alliée potentielle et ennemie dangereuse soit ténue…


Wanda Maximov offre une adversaire très intéressante. En effet, je l’associe depuis toujours au camp des gentils. Je me suis attaché à elle en découvrant sa détresse et ses souffrances dans Wandavision. Son statut de mère maudite génère une relation assez forte avec elle. Elle n’est pas uniquement un faire-valoir du héros bien au contraire. On s’inquiète autant de son devenir que de celui du Docteur Strange. La performance d’Elizabeth Olsen sublime cette belle intension scénaristique.


La principale nouvelle venue dans l’univers MCU prend les traits de Xochitl Gomez. Elle incarne America Chavez. Elle est à la fois la proie et la solution de l’intrigue. Elle possède un pouvoir central dans l’ouverture du MCU avec sa capacité à passer d’une réalité à l’autre. Mais au final, je trouve que le personnage est sous-exploité. La jeune fille reste en retrait du combat mené par Strange et de la souffrance de Wanda. C’est dommage car il s’agit d’un protagoniste à la fois très fort et très fragile. Le sentiment d’un potentiel inexploité…


Strange donne son nom au film. Il est donc logiquement au centre des débats. On découvre un personnage tourmenté. Il se questionne sur sa place et sur les limites qu’il doit franchir ou pas. Quel sacrifice doit-il faire ? Pour quelle raison ? Le héros est torturé. Il a du mal à se positionner entre le bien et le mal, entre ses valeurs et ses envies. L’écriture du protagoniste principal est une belle réussite, sublimée par la remarquable interprétation de Bendict Cumberbacht.


La trame en elle-même est classique et efficace. Elle alterne des scènes d’action spectaculaires et des moments plus calmes et bavards voués à faire avancer l’intrigue. Les clins d’œil à la culture Marvel sont fréquents et ravirons les adeptes du genre dont je fais partie. Néanmoins, la réussite du film réside davantage dans le traitement et le charisme de ses personnages quand dans le suspense concernant le dénouement de l’histoire. Ce constat fait de ce film un moment sympathique à défaut d’être mémorable.


Pour conclure, cet opus est divertissant. Il ne s’agit pas du meilleur du MCU mais il remplit sereinement le cahier des charges. Je suis sorti de la salle un petit peu frustré de l’exploitation qui est faite des nouveaux personnages. Il ne renouvelle pas et n’enrichisse pas la « mythologie » cinématographique et Marvel. Néanmoins, le plaisir de retrouver des protagonistes familiers l’emporte largement et offre un bilan au final positif de ce nouvel épisode…


Eric17
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le 22 juin 2022

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