Un grand pouvoir implique... une pierre cosmique, née du cœur en fusion d'une étoile naine rouge

Vous en êtes sûr ? - Bien sûr que je n'en suis pas sûr. Rien n'est jamais sûr.

Depuis longtemps, la modernisation de ce classique de la BBC flirte avec les codes du comic book américain. Il paraissait donc presque inévitable - voire attendu - que le Docteur finisse par croiser un enfant rêvant de devenir super-héros et qu'il lui exauce son vœu, sans même le vouloir. Fidèle à son habitude, la série s'amuse à détourner nos figures de l'imaginaire collectif et populaire (vampires, loups-garous, fées...), pour les remodeler dans sa propre mythologie. Cette fois, c'est le tour du super-héros (simples ersatz de dieux de l’Olympe en lycra) qui devient la matière première de l'épisode.

Sachez que causer des dommages corporelles durables est contre mon éthique.

Un gamin avale par mégarde une pierre cosmique, née du cœur en fusion d'une étoile naine rouge, et celle-ci a le "pouvoir" de s'accorder à ses désirs secrets : devenir un héros. Résultat, New York prend des airs de Metropolis, avec son Superman, sa Lois Laine et son Lex Luthor attiré. Sauf qu'au milieu plane un certain Docteur (qui laisse la part belle à nos deux héros secrètement amoureux et n'osant se l'avouer). Comics quand tu nous tiens !

J'ai qu'une chance, et c'est tout ce qu'il me faut.

Côté intrigue, rien de bouleversant sous le soleil. Il faut dire que Moffat sort tout juste d'un final de saison en apothéose et d'un spécial aussi hilarant qu'attendrissant. Alors cette virée de Noël en cape et rayon X ressemble plus à une récréation qu'à un grand récit. Les ennemis ? Pas inoubliables : des cerveaux parasites qui remplacent ceux de leurs hôtes terriens et complotent pour dominer notre belle planète bleue. Question originalité, on repassera. Leur seule trouvaille qui vaut le coup d'œil : simuler une invasion extraterrestre pour pousser l'humanité dans la panique et se détruire (on pense à un certain épisode de la quatrième dimension).

Tout à une fin, et c'est toujours triste. Mais heureusement tout recommence aussi. Et ça, c'est toujours un bonheur. Soyez heureux, je m'occuperai de tout le reste.

Heureusement, Peter Capaldi reste épatant et d'une jovialité délicieusement narquoise et sarcastique, tandis que Nardole, son nouveau compagnon mollasque et absurde, apporte une drôlerie bienvenue par son flegme. Et comme souvent, Moffat brille surtout par la répartie et l'élégance de ses dialogues. Mention spéciale à cet échange au collège, lorsque le Docteur revient voir son protégé quelques années après l'accident du prologue :

Elle te plaît bien cette fille, hein ? - J’ai des yeux à rayons X, toutes les filles me plaisent.