Sympa, sans plus.


L'intrigue manque d'une structure solide ; les auteurs nous font traverser plusieurs époques sans que ça ne soit réellement pertinent, disons que ça aide à captiver au début, le spectateur essayant de recoller les morceaux, mais ça s'arrête là (d'ailleurs les sauts temporels seront moins nombreux par la suite). Il manque aussi un objectif principal concret : arrêter la boisson, le héros y arrive après 15 minutes de film à cause des sauts temporels. Voir le cheminement par après n'est pas une mauvaise idée en soi, mais ça n'est pas ressenti comme l'aspect principal du film (d'ailleurs à un moment on nous dit qu'on est à l'étape 9... ha ok?? puis on passe à l'étape 10, puis on passe à la 12... hum). En gros, Van Sant avait envie de parler de ce personnage principal et de quelques secondaires (mais très brièvement, surtout pour les nombreux personnages tertiaires qui ne sont là que pour une scène), du coup l'ensemble est assez décousu et peu intéressant. Mais, au fil du film, on découvre des scènes bien écrites, avec de bonnes idées. Le développement n'est jamais génial, mais on a droit à quelques moments touchants ou drôles. L'humour est malheureusement trop tard tandis que l'aspect dramatique a parfois des allures de misérabilisme.


La mise en scène est soignée. Gus Van Sant, en bon petit styliste, essaie ici de retrouver la grammaire des années 70 ; dommage qu'il n'aille pas plus loin dans la démarche, parce qu'ici on dirait qu'il n'en a retenu que les zooms ; exit les grain, exit la lumière plus crue, plus naturelle. Mais bon, c'est bien torché, la caméra nous ballade bien, la photographie est plaisante, la reconstitution est convaincantes (quoique un peu kitsch par moment). Les acteurs font du bon boulot, peut-être trop de vedettes pour des petits rôles en plus, mais la confrontation entre Hill et Phoenix fonctionne assez bien, parce qu'on n'a pas l'impression qu'il font un concours de celui qui raflera le plus d'oscars : ainsi, leurs interprétations sont assez sobres et efficaces.


Bref, ça se regarde. Le bon point du film, c'est que j'ai découvert un cartooniste que je ne connaissais pas (ou si je le connaissais, je l'avais oublié), faudra que je choppe des recueils de ses gags qui m'ont bien fait marrer (les passages les plus drôles du film).

Fatpooper
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le 17 déc. 2018

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